Critique Crépuscule d'Acier #1 [2006]

Avis critique rédigé par Manu B. le mardi 16 décembre 2008 à 16h31

Bonjour. Tu veux bien nous distraire ?

"Le jour où la guerre fut déclarée, une pluie de téléphones s'abattit avec fracas sur les pavés de Novy Petrograd, tombant en averse du ciel. Certains d'entre eux avaient à moitié fondu sous la chaleur de l'entrée en atmosphère; d'autres carillonnaient et cliquetaient, refroidissant rapidement dans la fraîcheur du petit jour..."
Ils ont atteint les étoiles! Enfin! Les hommes ont pu traverser les espaces silencieux qui séparent la Terre de tout le reste de l'univers. Mais alors que la technologie promettait de plus grands débouchés dont notamment le voyage dans le temps, l'Eschaton ne leur a pas laissé beaucoup de marge de manœuvre dans leurs expériences temporelles. L'humanité a été quasi rasée de l'échiquier galactique. Les survivants ont ramassé les morceaux et ont compris la leçon: interdiction de jouer avec les boucles temporelles sous peine d'éradication pure et simple de l'utilisateur et de toute sa planète. Ils se sont dispersés quand même à travers l'univers qui leur ouvrait les bras, ce qui limite à long terme l'extinction des humains. Après le désastre, la Terre s'est transformée en vaste blague politique où l'anarchie règne joyeusement avec l'assentiment de l'ONU, qui tient lieu de tuteur à défaut de représentant. Ailleurs, la civilisation a essayé de se reconstruire comme elle a pu, adoptant tel ou tel modèle de société. Dans le système de la Nouvelle République, ils ont construit une société où l'administration toute puissante, l'armée et la police politique digne des républiques socialistes totalitaires du XIXe sont régies par un gouvernement monarchique. Les petits seigneurs assoient leur pouvoir sur les serfs dans leurs domaines. Tout changea pour de bon lorsque l'une des planètes du système, Rochard, vit une pluie de téléphones tomber du ciel. Dans ceux qui fonctionnaient encore, on pouvait entendre: « Bonjour. Tu veux bien nous distraire ? ». Ceux qui y parvinrent obtinrent ce qu'ils voulaient en échange. Ce fut la révolution...
Charles Stross fait partie de la nouvelle génération d'auteurs britanniques qui ont explosé au début des années 2000. Il s'est fait connaître avec ce roman, crépuscule d'acier, déjà nominé aux Hugo en 2003, puis avec aube d'acier, qui suivit les traces de son grand frère en 2004. Il a ensuite entamé la série des princes marchands (Une affaire de famille en 2004, un secret de famille en 2005, Famille et Cie en 2006, et deux autres romans non traduits en France (the merchants's war en 2007 et à paraître: the revolution business en 2009), tout en continuant d'une manière frénétique sa production littéraire: le bureau des atrocités en 2004, Accelerando (Prix Locus 2006 et curieusement pas encore traduit chez nous), Jennifer Morgue en 2006, et d'autres romans et novellas très remarqués (prix Hugo pour la novella the concrete jungle en 2005, prix Nebula pour la novella missile gap en 2007, Glasshouse en 2006 et Halting state en 2007 sont nominés pour les prix Hugo et Locus). Cet auteur remporte un succès aussi bien auprès des critiques que du public. Un vrai phénomène.
Crépuscule d'acier est le premier roman de cet auteur qui déjà se moque allègrement des poncifs du genre. Il réussit à réunir un grand nombre de thèmes chers à la science-fiction: voyage dans le temps, space opéra, hard-science, SF militaire, nanotechnologies et SF politique. On pourra s'amuser à retrouver les références classiques ou non dans chacun de ces thèmes. Mais plus grand est le plaisir de parcourir le roman de Charles Stross quand il y fait preuve d'un vrai humour, dont on se demande s'il n'est de temps à autre pas hérité des Monty Pythons, et quand il fait des incursions fugitives dans la mécanique quantique pour nous expliquer la notion de singularité, notamment pour comprendre la raison de la présence du Festival. On comprend pourquoi cet auteur s'est vite imposé parmi les auteurs prometteurs dès ses débuts.

La conclusion de à propos du Roman : Crépuscule d'Acier #1 [2006]

Auteur Manu B.
75

Premier roman et bonne surprise. Crépuscule d'acier est un roman que l'on lit avec un vrai plaisir, notamment grâce à ses personnages loufoques à la limite de la caricature.
Enjoy !

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