Critique Perdido Street Station, Tome 1 [2003]

Avis critique rédigé par Manu B. le samedi 30 septembre 2006 à 08h19

Perdido street station 1

"Du veldt de la broussaille des champs des fermes puis ces premières masures se dressant sur la terre... La nuit a été longue. A la faveur de l'obscurité, les maisons délabrées incrustées dans les berges ont poussé tout autour comme des champignons..."
Nouvelle Crobuzon, une ville hétérogène où toutes les races s'y rencontrent, qu'elles soient organiques ou bien mécaniques, à pied, à patte ou à ailes. Isaac Dan des Grimnebulin est un savant dont le génie dépend de ses humeurs, surdoué mais refusant toute autorité, ce qui lui vaut une grande indépendance mais aussi parfois le mépris d'autres confrères de l'université. Il vit un amour grandissant mais secret avec Lin l'artiste khepri, car les amours interraciales sont toujours vues du mauvais oeil dans la ville. Jusqu'au jour où Lin se voit confiée un travail troublant par un des parrains de la pègre tandis que Isaac est contacté par un mystérieux homme-oiseau -un Garuda- pour lui permettre de d'approcher de nouveau les cieux...
Perdido Street Station est réédité en poche chez Pocket en cette fin d'année en deux tomes, comme il l'avait été en grand format au Fleuve noir.
Voici un roman qui a reçu de nombreux prix (Prix Arthur C. Clarke en 2001, British Fantasy award en 2001 et grand prix de l'imaginaire en 2005, mais aussi nominé pour les prestigieux Hugo, Nebula et Locus), ce qui est généralement de bonne augure en ces temps où la fantasy semble stagner, et même s'enfermer dans des schémas un peu trop répétitifs. Heureusement, China Miéville est arrivé avec ce roman qui fait figure de tremblement de terre dans le paysage fantasy. Alors, oui, ce roman est révolutionnaire et va peut-être me réconcilier avec la fantasy, puisque seulement Neil Gaiman me semblait être le dernier auteur original dans ce genre. Alors pourquoi un tel engouement ?
Tout d'abord, la force de ce roman réside dans la richesse de son univers. Non seulement, Miéville nous décrit des personnages hauts en couleurs, mais il nous plonge complètement dans cette Nouvelle Crobuzon et nous y enfonce même jusqu'aux genoux. En fait, on déambule plus souvent dans les rues mal famées, que dans les quartiers huppés et branchouilles de cette ville -Miéville n'y est pas étranger, au vu de ses sérieux engagements politiques du côté de l'extrême gauche en Angleterre dans le parti de la Social Alliance, au passage-. Ce qu'il y a d'intéressant dans Perdido Street station, c'est que l'auteur mélange les genres, fantasy, science fiction et un zest d'horreur, le plaçant dès lors aux côtés d'un Plasma de Walter Jon Williams dans la science fantasy (l'auteur se place lui-même lui-même dans la Weird Fiction). Ce mix est parfois assez dangereux, dans la mesure où si l'on effleure juste chaque genre, on peut facilement tomber dans la platitude la plus totale, et l'ennui le plus profond. Ici, l'équilibre est vraiment bien respecté, d'autant plus que le tempo bat au rythme de chapitres descriptifs (et donc plus lents) et d'autres où l'action entraîne le lecteur dans une palpitation frénétique.
Ce premier volet manque par contre de structure car on sent l'auteur s'éparpiller dans diverses intrigues sans queue ni tête, dont le but est encore bien obscur. En refermant ce roman, on se sent bien frustré de constater que l'intrigue initiale et principale est tout à coup mise de côté au profit d'une autre.

La conclusion de à propos du Roman : Perdido Street Station, Tome 1 [2003]

Auteur Manu B.
80

Cette première partie plante le décor, l'intrigue s'installe. Mais Miéville déstabilise le lecteur par une structure atypique. A suivre...

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