Critique I am Alive [2012]

Avis critique rédigé par Bastien L. le mercredi 13 avril 2022 à 09h00

The Waking Alive

Critique de la version PS3

Les arlésiennes au développement compliqué sont légions dans l'industrie du jeu vidéo dont certaines ont grandement marqué l'histoire du média et d'autres plus discrets, comme I am Alive, valent quand même le coup d'oeil.

La production de I am Alive dura près de 10 ans en commençant en 2003 dans les locaux du studio parisien Darkworks qui s'était fait connaître par des survival-horrors tels que Alone in the Dark : The New Nightmare (2001) et Cold Fear (2005). Deux jeux édités par Ubisoft qui continue à les soutenir un temps. En effet, I am Alive est annoncé à l'E3 2008 alors que Darkworks se désengageait du projet. Une situation complexe après 5 ans de travail pour un studio qui n'y survit malheureusement pas. Le projet n'est pas abandonné par Ubisoft qui le confie à son studio de Shanghai qui était surtout un studio d'appoint alors. Si quelques grandes lignes du jeu originel sont gardées, il est néanmoins grandement remanié tant dans son gameplay que son univers. Après plusieurs reports et un long silence radio inquiétant, le jeu sort finalement en téléchargement sur Xbox 360, PS3 et PC durant l'année 2012 afin de nous plonger dans une ambiance post-apocalyptique assez pessimiste.

Le jeu débute un an après qu'un événement appelé « Le Choc » ait plongé la planète dans un cataclysme de catastrophes naturelles. Le monde est en ruine ravagé par des tremblements de terre fréquents qui le plongent dans une poussière extrêmement dangereuse. Les gouvernements ont été dépassé et les sociétés ont disparu. On incarne ainsi un homme anonyme ayant traversé les Etats-Unis pour retrouver sa famille dans la grande ville de Haventon. Il ne peut que y constater les dégâts tout en réussissant à arriver chez lui. Sur place, il découvre une lettre de sa femme lui expliquant qu'elle et sa fille ont quitté ces lieux dangereux pour être déplacés dans un camp de survivants dont elle ignore le lieu. En quittant sa maison, notre héros aperçoit une fille qui lui fait penser à son enfant. Il décide de lui courir après malgré les nombreux dangers...

Le jeu arrive donc en 2012 alors que le post-apocalyptique est grandement à la mode. Néanmoins I am Alive propose une approche assez originale s'éloignant des zombies à la Walking Dead ou du désertique à la Mad Max pour se concentrer sur de l'urbain avec surtout des petits groupes d'humains éparpillés aussi violents que paranoïaques. Pour faire simple, on pense beaucoup à La Route en jouant au jeu, l'aspect tremblements de terre en plus... Sur cette ambiance se greffe un scénario qui sans être désagréable ne parvient néanmoins jamais à se montrer remarquable avec notamment une fin un peu bâclée (stigmate du développement compliqué ?). Les dialogues sont efficaces et on alterne surtout des péripéties avec une intrigue plus centrée sur des survivants que l'on va aider que sur la quête du héros. Cela permet d'apporter des interactions intéressantes et d'interroger l'humanité de notre héros dans cette inhumanité ambiante où la compassion comme l'espoir semblent avoir disparu. Les rencontres amicales comme violentes sont ainsi l'occasion d'en apprendre plus sur ce monde à la dérive avec quelques moments assez glaçants même si globalement c'est du classique/efficace quand on connaît le genre.

Mais cela fonctionne car le genre post-apocalyptique a quelque chose de fascinant pour nos sociétés aussi complexes que codifiées via cette question qui nous taraude : et si tout disparaissait ? I am Alive rajoute à cette glaçante question ses ruines d'une ville en proie à de terribles tremblements de terre où les grattes-ciels se sont effondrés, où les rues sont envahies d'un brouillard toxique et où des ravins gigantesques donnent à voir un monde souterrain en partie détruit. Bref, se balader dans Haventon fait vraiment son petit effet surtout que les développeurs ont opté pour un filtre gris qui est souvent transpercé d'une lumière blafarde offrant un magnifique cachet renforçant le sentiment de solitude comme de perdition. Il faut néanmoins avouer que la technique accuse le coup, même pour l'époque, témoignant d'un développement débuté il y a bien trop longtemps. Le jeu n'est pas beau faisant plus penser aux débuts de la génération Xbox 360-PS3 alors qu'il est sorti bien après. Les personnages ne sont pas très beaux et il ne faut pas trop en demander aux textures. Néanmoins, cette beauté artistique un peu sale techniquement parlant joue en faveur du jeu afin d'offrir un monde malade à arpenter.

Le jeu propose une sorte de grand hub central permettant de rejoindre les différents lieux servant de missions à notre héros. Le gameplay se divise ainsi en deux grosses parties : les phases d'exploration où il va falloir grimper pour atteindre ses objectifs ainsi que les phases de combats quand on rencontre des survivants belliqueux. Le tout dans une optique de proposer un jeu de survie. Pour ce qui est de l'exploration, il faut avant-tout savoir gérer sa jauge d'endurance. Différente de celle de vie, elle se vide quand on fait trop d'efforts mais aussi quand on se promène dans la ville envahie par des nuages de poussières toxiques. Ces derniers peuvent être évités en prenant de la hauteur. Mais ce qu'il va falloir surtout gérer ce sont les séances de grimpettes (on est alors en pleine popularité de la pratique via des séries comme Assassin's Creed ou Uncharted). Se trimballer dans des ruines demande de prendre des chemins périlleux et il va bien falloir anticiper son itinéraire (avec quelques fausses pistes parfois) en ayant la possibilité d'utiliser des objets remplissant notre barre d'endurance ou de planter des pitons afin de se reposer. Néanmoins, on peut aussi vider sa barre et voir apparaître une QTE en guise de dernières forces ce qui fera baisser la capacité de notre barre d'endurance. Cela fonctionne relativement bien malgré quelques ratés dans les changements de direction de notre héros. Les grimpettes périlleuses en solitaire renforcent une nouvelle fois cette ambiance pessimiste face à une fin du monde brutale quand on se retrouve à crapahuter les vestiges de l’orgueil humain balayés par une nature impitoyable.

Pour ce qui est des phases de combat, on est en revanche plus mesuré. Basiquement, vous rencontrez souvent des petits groupes de survivants agressifs. Vous devez alors jouer la victime passive afin que l'un deux s'approche pour l'éliminer par surprise puis braquer les autres avec votre arme. Si d'autres sont armés, vous devez vite les éliminer tandis que ceux armés d'armes blanches pourront être éliminés de différentes façons (les pousser dans le vide, les abattre ou à l'arme blanche) sans oublier qu'ils peuvent aussi se rendre. Des courtes scènes de violence dépeignant encore la brutalité du monde que l'on parcourt. Malheureusement ces phases sont un poil répétitives et assez brouillonnes surtout quand des ennemis ne pouvant être éliminés que d'une balle dans la tête entrent dans la danse. On peste alors contre un système rigide et une visée difficile à maîtriser. Heureusement toutes les rencontres ne se terminent pas dans le sang puisque vous pouvez aussi jouer le bon samaritain. Certaines personnes se contenteront de vous menacer pour protéger ce qu'ils ont. Libre à vous de passer votre chemin ou d'être un monstre en tuant et pillant à tout va. D'autres mal en point vous demanderont des objets (soins...) qui vous permettent de débloquer de nouvelles tentatives qui font office de vie. Le jeu est divisé en chapitres qui comprennent des checkpoints. Chaque mort vous ramène au dernier checkpoint sauf si vous avez épuisé vos tentatives alors dans ce cas, on recommence le chapitre... Un procédé qui fera débat même s'il faut savoir que le jeu n'est pas trop difficile dans sa difficulté de base étant donné qu'il est rare que l'on soit à court d'objets même si les munitions sont très limitées. Enfin, le jeu se termine en environ 7 heures de jeu ce qui est plus qu'honnête pour les 15 euros demandés.

La conclusion de à propos du Jeu Vidéo : I am Alive [2012]

Auteur Bastien L.
70

I Am Alive est à l'image du monde qu'il dépeint : sale, rugueux et pas franchement accueillant. Ce qui ne l'empêche pas d'être véritablement attachant grâce à son univers post-apocalyptique solide, ses décors très bien travaillés et la progression de son héros parmi les ruines. Une nouvelle preuve que le jeu vidéo sait nous offrir des voyages dépaysants quelques soient les univers.

On a aimé

  • Une ambiance sombre assez prenante
  • Se balader dans les ruines d'une civillisation
  • Les différentes intéractions avec les survivants

On a moins bien aimé

  • Techniquement dâté
  • Les phases de combat
  • La fin

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