Critique 007 : Espion pour cible [2001]

Avis critique rédigé par Bastien L. le samedi 31 juillet 2021 à 09h00

L'Attaque des Clones

Critique de la version PS2

James Bond est une saga qui a souvent flirté avec la science-fiction, l'embrassant parfois pleinement que cela soit au cinéma (Moonraker...) ou dans le jeu vidéo avec 007 : Espion pour cible.

Au début des années 2000, la saga James Bond a le vent en poupe que cela soit au cinéma comme en jeu vidéo, tout cela grâce à un film : GoldenEye. Sorti en 1995 après six ans d'absence pour l'espion britannique, le film met en vedette pour la première fois Pierce Brosnan relançant la franchise grâce à de jolis succès publics. Parallèlement, l'adaptation du film débarque sur la Nintendo 64 en 1997 et devient instantanément culte tout en redéfinissant le genre du FPS sur consoles grâce notamment à un mode multijoueur mythique. Un succès tel que quand on parle de GoldenEye, il y a de grandes chances que cela évoque plus le jeu que le film pour beaucoup. Après d'autres adaptations de films et un jeu de course, l'agent 007 fait sa première apparition sur les consoles 128-bits avec 007 : Espion pour cible édité par Electronic Arts qui avait développé à l'époque une vaste politique d’adaptation de franchises cinématographiques en jeux comme Star Wars, Le Seigneur des Anneaux, Harry Potter et donc James Bond. Le développement s'est fait en interne via le studio EA Redwood Shores basé aux Etats-Unis. Un studio à l'époque spécialisé dans les jeux de course et de golf et qui poursuivra dans cette voie tout en développant d'autres jeux issus de licences (Le Retour du Roi...) avant de devenir Visceral Games afin de créer Dead Space. Mais revenons à notre agent britannique.

007 : Espion pour cible a la particularité de ne pas adapter un roman ou film du héros créé par Ian Fleming mais de proposer un aventure inédite. De même, Pierce Brosnan n'est pas ici modélisé même si son remplaçant fait de polygones ne s'éloigne pas trop des traits de l'acteur irlandais. Dans le jeu, l'agent secret anglais James Bond doit enquêter à Hong-Kong sur la disparition d'une agente infiltrée au cœur d'un réseau illégal de ventes d'armes. Après avoir délivré l'agente, Bond tombe sur une mallette contenant les échantillons sanguins des plus grands leaders du monde mais aussi d'un diplomate anglais basé en Hongrie. Sur place, il découvre que le diplomate est mort mais il se fait attaquer par son double. Après l'avoir éliminé, il apprend qu'il s'agit d'un clone et qu'une machination mondiale se met en place autour de la société Identicon dirigée par un étrange savant...

La saga James Bond n'a jamais vraiment brillé pour ses scénarios surtout à cette époque. L'histoire n'est ici qu'un prétexte, un cadre pour faire évoluer le joueur en tant que James Bond et lui offrir ce qu'il attend de cette saga. On voyage donc entre Hong-Kong, la Hongrie, la Suisse et la Méditerranée en poursuivant des méchants aux plans diaboliques, en rencontrant de sublimes agentes plus ou moins alliées tout en faisant exploser un paquet de repaires plus ou moins secrets en finissant par sauver le monde. Bref, le cahier des charges est rempli et l'amateur de la licence bien servi. Il faut donc accepter un scénario sans aucune profondeur s'évertuant à cocher tous les clichés du genre devant un public finalement assez consentant. Le seul point noir étant finalement James Bond lui-même qui s'avère très peu loquace (sûrement pour renforcer l’immersion) et dont l'aspect séducteur est quand même très appuyé. On le sait, l'agent n'est pas le plus subtil des Casanova mais dans le jeu, la moitié de ses répliques sont des sous-entendus sexuels alors qu'on aurait aimé plus le voir affirmer son statut d'agent/soldat. On se rattrape avec le personnage de Q bien plus truculent lors de la présentation des gadgets. Bref, il n'y a pas grand chose à retenir du scénario d'autant plus que le casting vocal français manque cruellement de conviction sans oublier une musique se reposant trop sur le thème culte de James Bond.

Si ce jeu nous intéresse c'est qu'il embrasse pleinement la voie de la science-fiction via le thème du clonage même si on reste un peu sur notre faim. Le clonage est seulement utilisé en tant que ressort scénaristique puisque plusieurs personnages secondaires seront des clones sans qu'on le sache toujours de prime abord. Le clone est donc ici une sorte de pantin pour ceux l'ayant créé et on retiendra surtout un niveau se déroulant dans une usine de clonage assez impressionnante. Pour l'époque...  Il faut dire que le jeu fait bien ses 20 ans d'âge et est aujourd'hui complètement dépassé sans pour autant être repoussant car il avait été jugé techniquement satisfaisant à l'époque. Il y a évidemment bien plus beau sur PS2 mais il faut se rappeler qu'il est sorti fin 2001 donc en début de vie de la console. Pour ce qui est environnements, on est dans du James Bond pur jus avec des niveaux qui alternent les ambiances urbaines où il faut infiltrer des bâtiments officiels, les bases dont les entrées sont battues par les éléments pour donner accès à des repaires des plus improbables... Il y a assez de variété pour s'amuser. Enfin, James Bond a aussi un aspect futuriste grâce aux gadets et autres Aston Martin surarmées concoctés par Q. On est ici servi avec notamment un grappin, une voiture lance-missiles ou encore un jetpack...

Il n'y a pas grand chose à dire sur le gameplay de cet opus si ce n'est qu'il est très classique et accessible. Il faut aussi avouer que le FPS sur consoles en 2001 n'avait pas encore trouvé la formule actuelle en terme de jouabilité et il faudra un temps d'adaptation pour trouver ses marques avec une approche qui ne nous paraît pas vraiment intuitive... Pour ce qui est de l'aspect shooter, la visé (très) assistée permet d'enchaîner du tir aux pigeons face à des gardes à l'IA très basique avec les types d'arme usuels du genre. Mais cela s'explique encore une fois par cette volonté d'offrir du grand spectacle bondien à chaque instant. Il y a même des niveaux de rail shooter dans un avec un tank rendant un hommage explosif à GoldenEye. Il y a aussi quelques passages efficaces où l'on conduit des voitures en faisant le ménage à coup de missiles pour démontrer une bonne variété de gameplay. Le jeu s'adapte quand même à son sujet avec la possibilité de plus se la jouer infiltration avec des niveaux permettant différentes approches ce qui fonctionne assez bien. On a aussi des gadgets bien mis en avant qui eux aussi permettent différentes approches. Encore une fois, le jeu nous fait incarner admirablement James Bond avec plus d'efficacité que de génie tout en rendant le jeu bien accessible. Finalement, le plus gros point noir du titre est sa durée de vie car les joueurs les plus expérimentés y viendront à bout en moins de 5 heures malgré la présence d'un mode multijoueur qui n'avait pas enthousiasmé les foules à l'époque donc qui n'a plus aucun intérêt maintenant.

La conclusion de à propos du Jeu Vidéo : 007 : Espion pour cible [2001]

Auteur Bastien L.
63

007 Espion pour Cible est une adaptation fidèle des aventures de James Bond au tournant des années 2000. Un jeu se voulant dépositaire d'un esprit blockbuster avec une grande accessibilité, une action débridée et une saveur James Bond donnant un certain plus à l'ensemble. On s'amuse le temps que ça dure sans oublier un scénario aussi famélique que la durée de vie et un gameplay trop classique malgré quelques bonnes idées.

On a aimé

  • Du James Bond pur jus
  • Un dépaysement agréable
  • Une action toujours efficace

On a moins bien aimé

  • Le scénario très oubliable
  • Une petite durée de vie
  • Le personnage de James Bond assez lourd dans ses interventions

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