Critique Jumanji le jeu [1995]

C'est une journée pas comme les autres en marge de la jungle. Des lions féroces, des rhinocéros hostiles, des crocodiles sournois et terriblement dangereux... Une nouvelle menace peut surgir à chaque instant.

Pas une jungle de matériel.

La longue boîte de Jumanji ne referme pas un matériel luxuriant. On découvre un énorme plateau de jeu mais au design tristounet et pas franchement immersif, quelques pions, une petite figurine Rhinocéros, plusieurs dés dont quatre avec des autocollants à coller, trente cartes Danger aux illustrations convenables et un gadget aussi moche qu'inutile (mais MB Jeux ne concevait pas de jeu sans insérer un gadget souvent fragile et dispensable), un décodeur spécial pour lire le texte crypté sur les cartes Danger. L'ensemble donne cependant satisfaction, on n'a pas que du vide à se mettre sous la main.

Des règles touffues.

Le but du jeu est de parvenir le premier sur la case centrale du plateau de jeu. Chaque joueur reçoit un pion et un dé Secours et se place sur la case Départ de la couleur de son pion. A son tour, on lance le dé à huit faces (numérotés de 1 à 8) et on avance son pion d'autant de cases. Selon la case d'arrivée, un événement se produit. Sur une case vierge, on tire une carte Danger et on lit le texte (grâce au décodeur spécial). Les autres joueurs possèdent le temps d'un sablier (huit secondes) pour obtenir les symboles indiqués sur la carte (dé, sablier, épée...). S'ils y parviennent,ils avancent leurs pions du chiffre noté sur la carte Danger. En cas d'échec, le joueur dont c'était le tour recule son pion du chiffre indiqué.

Ils existent d'autres cases spéciales qui influent sur la partie. Le premier qui atteint la case centrale en obtenant exactement le nombre adéquat gagne la partie.

C'est la jungle, le hasard contrôle tout.

Jumanji ressemble à une déclinaison « moderne » du classique jeu de l'oie. On suit un parcours semé de cases Embûches qui se résolvent uniquement grâce aux volontés d'un artifice simple, le dé. Les joueurs ne choisissent aucunement leur destinée, on se contente de suivre avec révérence les aléas régissant une partie de Jumanji. Encore une fois, le marketing de balancer un produit dérivé surfant sur le succès du film éponyme a pris le pas sur le désir de concevoir un produit de qualité. Les concepteurs se sont concentrés sur une recette surannée et convenue, sans saveur, un jeu de parcours quelconque. Même s'il faut reconnaître que les parties ne s'éternisent pas exagérément , et qu'un rythme soutenu tient un ensemble mécanique faiblard, difficile de tomber sous le charme de cette antiquité sur un plan conceptuel. Toutefois, les plus jeunes s'amuseront, s'ils ne connaissent pas autre chose que le Monopoly ou La bonne paye, et prendront du plaisir avec cette curiosité davantage destinée aux collectionneurs qu'aux joueurs.