BIFFF 2017 : La guerre froide n'aura pas lieu en Russie
Police versus E.T.
Cinquième jour du BIFFF 2017 avec, outre la programmation cinématographique, deux évènements majeur : d'une part la venue du cinéaste Alejandro Amenabar, d'autre part le traditionnel bal des vampires. Amenabar a été fait Chevalier de l'Ordre du Corbeau (comme Park Chan-Wook cette année, et comme nombre de cinéastes majeurs, de Terry Gilliam à Dario Argento en passant par Joe Dante) et s'est livré à l'exercice du Q&A avec le public bruxellois. Le bal des vampires à quant à lui eu lieu à Tour & Taxis, dans les anciens locaux du BIFFF, et a réuni plusieurs centaines de BIFFFeurs maquillés prêt à faire la fête jusqu'au bout de la nuit. Question visionnage, on est resté léger hier avec seulement deux longs-métrages vus.
Le premier était Attraction, grosse production russe signé Fedor Bondarchuck. Succès historique en Russie, ce film au budget raisonnable (350 millions de roubles, soit un peu plus de 6 millions de dollars), s'est visiblement donné pour mission de prouver au monde entier que la Russie aussi peut faire de gros blockbusters populaires. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça marche ! Attraction n'a rien du blockbuster cheap et ringard que l'on pouvait craindre (le dernier gros blockbuster russe qu'on a vu, c'était Night watch, soit un truc bien cheap et ringard, comme quoi les préjugés on la vie dure) : l'image est léchée, les effets spéciaux sont convaincants, le rythme est très américain,... Le plus gros problème d'attraction est qu'il est vendu comme "le Independence Day russe", alors qu'en fait, il est plus proche des "Âmes Vagabondes russes". En effet, entre l'ouverture du film (très spectaculaire et très réussie) et la grosse scène d'action de fin (spectaculaire et réussie), Attraction raconte plutôt l'amourette d'un adolescente avec un E.T. C'est gnangnan, culcul et concon, ça cible visiblement plus le public adolescent que pour l'amateur de SF, mais ce n'est clairement pas désagréable à regarder (et ça permet d'écouter du Coldplay russe). En fait, le plus frustrant dans ce film, c'est surtout qu'on se trouve bien loin de la belle promesse qui nous avait été faite par la bande-annonce. Au final, Attraction démontre que les russes peuvent faire aussi bien que les américains pour créer un bon spectacle populaire, pour faire des gros budgets qui ont de la gueule, mais également pour écrire des histoires niaises et pour mentir à leur public afin de vendre des tickets et des DVD. 4,5/10