Wolf Creek ► Anecdotes du film

Cette section rassemble les anecdotes du film Wolf Creek, regroupées en différentes catégories.

Notes de production de Wolf Creek (Note de production)

Wolf Creek existe dans ma tête depuis environ six ans” explique Greg McLean, producteur, scénariste et réalisateur de Wolf Creek, “lorsque j’ai écrit la première version du film. Il y avait au départ la notion d’un personnage terrifiant, solitaire, vivant dans le désert australien. Un personnage qui est tout le contraire des clichés du bushman australien classique, véhiculé par des films comme Crocodile Dundee ou Steve Irwin (cascadeur, animateur de télé et faux tueur de crocodiles ayant joué notamment dans Dr Doolittle 2). A savoir sain, débrouillard, éternellement content, avec un charme naïf et une vision enfantine du monde.
Ce sont deux de nos plus populaires exportations culturelles, mais qu’adviendrait- il si nous imaginions un personnage illustrant les aspects les plus sombres, les plus sinistres et les plus monstrueux de cet archétype australien. Si nous imaginions un Boogeyman (père fouettard) typiquement australien. Au fur et à mesure que le scénario se construisait, plusieurs “vrais Boogeymen” australiens sont réapparus. Des personnages si horribles que c’était comme si eux et leurs crimes jaillissaient directement de l’imagination d’un écrivain dont le but serait de nous épouvanter, et de faire cesser à coup sûr les virées du dimanche après-midi dans la campagne australienne.
Ivan Milat (le tueur de campeurs), Bradley Murdoch (responsable du massacre de Peter Falconio) et les tueurs en série de Snowtown ont abasourdi les Australiens et terrifié les observateurs étrangers. Ils ont commis des crimes caractérisés par une violence jamais égalée, une brutalité et un sang-froid hors du commun. L’Australie, autrefois la plage favorite du monde entier, devint un endroit où des hommes solitaires, désaxés, et obsédés par le meurtre arpentaient des autoroutes désertées, à la recherche de touristes vulnérables et loin de chez eux.
Mick Taylor est le bâtard de tous ces hommes et de leurs crimes affreux. “C’était mon intention de faire de Wolf Creek un film inoubliable, choquant et vraiment effrayant. Et qui soit aussi nettement australien. Le style général du film m’a été fortement inspiré par l’intrusion du Dogme dans le cinéma européen. Par l’arrivée des cinéastes danois menée par Lars Von Trier, à l’origine d’une révolution numérique. Ces metteurs en scène se libéraient du fardeau des films à gros budget : décors naturels, éclairage et bruitage sonore réduits, tournage en vidéo numérique, et concentration de toute leur énergie sur des récits novateurs et le jeu des acteurs.
J’ai sincèrement admiré le cinéma original et audacieux de Lars Von Trier et Thomas Vinterberg. Et même si nombre de leurs idées de départ furent écartées au fur et à mesure de leur succès, elles servirent à prouver que filmer de cette façon recentre un film sur ses éléments essentiels et repose la question suivante : de quoi avez-vous besoin pour faire un bon film ? Leur réponse était : une grande idée, d’excellents acteurs et une caméra numérique. J’ai d’ailleurs tourné Wolf Creek avec une caméra haute-définition et des objectifs adéquats, notamment utilisés pour Star Wars 1 et 2.
J’ai mis en application d’autres éléments du Dogme, économie de moyens, importance du script et du jeu des comédiens. Ainsi que mes éléments préférés du film d’horreur classique : un récit à l’épine dorsale solide, peu de personnages, un lieu isolé et un monstre unique et inoubliable. J’ai décidé, probablement dans mon subconscient, de mélanger tout ça pour créer Wolf Creek.”
De plus, J’ai toujours adoré depuis l’enfance les films d’épouvante, de sciencefiction et d’horreur. J’ai longuement étudié la peinture et le dessin, je me destinais du reste au métier de peintre, et je remplissais mes carnets de dessin de monstres. Ma mère me laissait regarder les films d’horreur anglais de la Hammer. J’imagine, rétrospectivement qu’on pourrait dire de Wolf Creek qu’il est une rencontre d’un art majeur et d’un art mineur, une histoire classique de père fouettard qui utiliserait les techniques cinématographiques pour aboutir à une expérience originale. J’ai toujours aimé les histoires avec lesquelles j’ai grandi, sur des lumières étranges dans le ciel, des Ovnis et sur des gens qui disparaissent lors d’un voyage dans le désert. L’Australie est un pays magique avec des aspects étonnants et pourtant terrifiants, et je voulais vraiment mettre un visage sur la peur innommable de ce qui rode là-bas, sur ces grandes autoroutes solitaires.” La réaction au film, jusqu’à présent, a été intense et fascinante. Que ce soit dans un sens positif ou négatif, tout le monde a été touché par Wolf Creek ; ce qui est bien parce que tout est mieux qu’une réaction terne ou inexistante. Wolf Creek est définitivement une oeuvre que j’ai essayé de transformer en engin explosif cinématographique.” Il y a dans le film des séquences extrêmement violentes. Greg McLean remarque : “Wolf Creek contient des scènes explicites et denses, des scènes dérangeantes. Cela dit, mon film explore le côté banal de la violence puisqu’il est par certains côtés la plongée d’un voyeur dans le monde du mal à l’état pur. Je crois que c’est le travail d’un artiste de “ne pas détourner les yeux” de notre monde et de l’expérience humaine : à la fois dans les pires moments de souffrance et les plus beaux instants de joie.
CASTING Dès le départ, Greg précisa à la directrice de casting Angela Heesom que solliciter des acteurs consacrés pour Wolf Creek n’était pas à l’ordre du jour. “La seule chose importante, c’était de voir dans quelle mesure les acteurs seraient détendus et naturalistes dans leur jeu et à quel point ils comprendraient le style du film. Cassandra, Nathan et Kestie furent un cadeau du ciel, parce que non seulement ce sont des comédiens formidables mais ils ont incarné totalement l’esprit du film. Et John Jarratt, le vétéran, avait une telle maîtrise de lui sur le plateau… Bref, c’était un cast de rêve. Il donne au film sa qualité organique et son rythme propre.”
DIRECTION ARTISTIQUE ET DE LA PHOTO J’ai toujours voulu que le style graphique de Wolf Creek soit ultra réaliste et semi-documentaire, en recréant, presque image par image, les dessous d’une véritable affaire criminelle. La raison qui m’a poussé à aller dans ce sens est que lorsqu’il y a un élément de “vérité” associé à un film d’horreur, les spectateurs deviennent plus facilement complices. Des faits basés sur la réalité permettent au public de croire en ce qu’il voit et ainsi de le rendre plus réactif. J’ai d’autres prédécesseurs : L’Exorciste (William Friedkin), Amityville, la maison du Diable (Stuart Rosenberg), Massacre à la tronçonneuse (Tobe Hooper), et Blair Witch Project (Daniel Myrick et Eduardo Sanchez). Tous ces films ont joué avec l’idée qu’ils étaient basés sur des évènements réels. C’est Stephen King qui disait : “Si on n’y croit pas, il n’y a pas de peur possible.” Cette maxime du maître de l’horreur a constamment prévalu à la préparation de Wolf Creek.
POST PRODUCTION / MUSIQUE / SON Le film a été entièrement post-produit à Adelaide, Australie du Sud, par la société Oasis Post Production. Marty Pepper et Dale Roberts ont supervisé le processus, Marty étant chargé personnellement de la création de tous les effets visuels digitaux, matte paintings digitales et dosage des couleurs. Pete Smith et Pete Best ont géré le montage et le mixage du son dans les locaux de Best FX à Adelaide.Ils ont travaillé en relation étroite avec le compositeur François Tetaz. “Nous avons toujours songé à une bande originale électronique, abstraite et qui se développe graduellement”, explique François Tetaz,“de manière à ce que dans la seconde moitié du film elle puisse devenir plus soutenue et plus dramatique. Il fallait être raccord avec le ton du film et éviter les clichés du genre ; nous n’avons pas essayé de faire peur avec la musique. Mais elle ne se contente pas de sous-tendre le récit, elle agit aussi de bout en bout de façon émotionnelle et poétique.”

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