Critique Bulletstorm [2011]

Avis critique rédigé par Bastien L. le vendredi 28 avril 2017 à 08h31

Tempête de bullets (plus ou moins) géantes !

Testé sur PS3

Le FPS est par essence un genre qui permet de se plonger au cœur d'une action intense où l'on élimine virtuellement des ennemis à tour de bras. Un principe que Bulletstorm a bien compris tentant de faire de vous un artiste du frag ! Et pour avoir une telle prétention, autant avoir le casting adéquate. Bulletstorm est ainsi le résultat de la rencontre entre deux poids lourds du jeu d'action options testostérone et FPS décomplexé : les Américains d'Epic Games, qui ont chapeauté le tout, et les Polonais de People Can Fly (renommé Epic Games Poland depuis). Les premiers ont créé les licences Unreal et Gears of War et les seconds Painkiller. Des spécialistes, donc, pour un titre qui reflète bien la rencontre des deux équipes.

Le jeu vous plonge aux confins de l'espace au XXVIème siècle, alors que les Hommes dominent des galaxies sous l'égide de la Confédération. Vous incarnez Grayson Hunt, un ancien membre de l'équipe Dead Echo (une force gouvernementale à la solde du général Sarrano). Quelques années avant les événements du jeu, Grayson s'est rendu compte que les missions dans lesquelles son équipe intervenait n'étaient pas des actions pacificatrices, mais des assassinats d'innocents qui faisaient de l'ombre au général ou n'allaient pas dans le sens de son concept de démocratie... Grayson et son équipe prennent donc le chemin de la clandestinité afin de préparer leur vengeance. Et c'est au-dessus de la planète Stygia que Dead Echo et le vaisseau du général se font face. Malheureusement pour eux, les deux vont se crasher sur la planète. Ancien lieu touristique prisé, la planète a connu un cataclysme et est devenue un lieu où différents clans de pillards et autres créatures inquiétantes s'affrontent. L'équipe de Grayson a bien morflé, puisqu'il est le seul rescapé aux côté d'Ishi, sauvé d'une mort certaine en étant transformé en une sorte de cyborg dont l’intelligence artificielle belliqueuse veut prendre le dessus. Nos héros vont devoir retrouver Sarano pour fuir la planète en pistant une soldate d'élite du général tout en se frayant un chemin dans des ruines peuplées d'ennemis.

Le scénario assez basique fait intervenir très peu de personnages en plus des deux cités, puisque seuls la fougueuse Trishka et le détestable Sarano complètent la distribution. L'histoire mise surtout sur le décor post-apocalyptique de la planète et l'humour des dialogues. Les interactions entre les personnages sont assez savoureuses, avec par moment une vulgarité décomplexée et une distance par rapport à ce qu'ils vivent. Les traducteurs se sont même laissés aller à des références bien françaises qui fonctionnent parfois. Cet humour bienvenue rend néanmoins bancal un scénario qui hésite trop entre le premier et le second degré... La quête de vengeance de Grayson, la lutte interne d'Ishi et le passé de la planète sont autant de pistes traitées sérieusement, trop par moment car le jeu reste avant-tout un sacré défouloir. On se fiche donc assez des états-d'âme des personnages... De plus, le scénario est vraiment très convenu et on devine rapidement les rebondissements à l'avance...

Heureusement la direction artistique reste constante et on l'apprécie de bout en bout. Cette fuite désespérée de la planète en ruine offre un panorama assez réjouissant. Mélanger décors paradisiaques, installations touristiques et mégalopole tropicale avec du post-apocalyptique est assez original et fonctionne bien. La planète abandonnée par la civilisation est un champ de bataille pour des indigènes assez belliqueux, s'écharpant pour des zones urbaines où la nature impitoyable a repris ses droits. Rajoutez quelques mutants, des plantes carnivores et des créatures gigantesques et vous obtenez un mélange parfait pour en mettre plein la vue aux joueurs. Bulletstorm est un FPS couloiresque qui mise beaucoup sur les scripts et une mise en scène dantesque. Les situations un peu folles s'enchaînent et réservent quelques bonnes surprises. Les habitués des FPS modernes n'y verront pas non plus les situations les plus folles que les développeurs nous ont offert ces dernières années. Autre problème, l'Unreal Engine commence à dater en 2011 et le jeu est loin des plus beaux titres de cette année. Quelques textures ont tendance à s'afficher en retard et un désagréable effet de scintillement se fait parfois sentir...

La mégalopole/station touristique en ruines reste néanmoins crédible avec ses décors assez dangereux (pour vous comme pour vos ennemis). Les décors en ruines et en hauteur trouvent leur justification dans le gameplay puisque vous devez massacrer et éliminer avec style ! Et on vous donne suffisamment de sortes d'ennemis pour effectuer ce travail. Ils sont de différents types et leurs animations sont assez sophistiquées pour qu'on puisse voir l'effet de vos armes sur eux. Certes, leur IA est faible, mais cela ne pose pas vraiment de problème puisque l'intérêt est ailleurs. Au début de l'aventure, notre héros met la main sur un lasso laser qui se connecte à son système nerveux et le met au challenge de tuer ses ennemis avec talent afin d'évaluer ses compétences. Ainsi on va être évalué par le jeu à chaque combat avec des combos à réaliser et un aspect scoring très présent. Il va falloir alterner les méthodes et les armes pour réaliser les différentes manières de tuer décrites par un menu spécial. Ces points de score permettent ainsi d’améliorer vos armes, de débloquer leurs capacités spéciales et d'acheter des munitions.

Concrètement les combos se font en combinant les actions. La plus répandue est le fait d'attirer un ennemi vers soi avec le lasso pour le projeter ensuite en arrière d'un bon coup de pied. Ensuite vous avez le choix entre le truffer de plomb ou tirer parti du décor : l'envoyer s'empaler sur des tiges en fer ou dans le vide... Rajoutez à cette finesse des cactus géant, des bidons explosifs ou des plantes carnivores... Les armes nous aident aussi à faire notre forfait avec quelques-unes bien sympathiques sur la dizaine disponible : un lance grenades qui en envoie deux reliés par un câble qui peut s'enrouler autour de vos victimes ou un lance foreuses... Tout est donc fait pour alterner les manières de tuer les ennemis (appelées « skillshots ») selon vos envies. Et cet aspect scoring donne encore plus d'humour au jeu, car chaque manière de tuer un ennemi porte un nom à prendre au 15ème degré (par exemple, le fait de tuer plusieurs personnes avec des grenades s'intitule « gang-bang », et on vous laisse deviner la localisation du skillshot « entrée des artistes »).

Et c'est vraiment ce gameplay porté sur la tuerie et le scoring qui fait la force de Bulletstorm. D'un jeu moyen, le titre confine parfois au génie décomplexé et bien gras, un paradis pour les amateurs de FPS. Les possibilités sont très importantes puisqu'il y a environ cent trente skillshots disponibles, et on comprend souvent où ont voulu en venir les développeurs qui offrent ici un excellent terrain de jeu pour les amoureux du FPS. Rajoutez à cela des effets gores du plus bel effet, et le titre d'Epic Games/People Can Fly s'impose comme un défouloir des plus savoureux. On apprécie souvent de voir comment on peut se sortir d'une situation en étant le plus efficace possible ou en tentant de faire péter les scores. On peut toutefois regretter que les armes ne soient pas assez équilibrées dans leur effet mais surtout dans le fun qu'elles procurent. De même, la durée de vie est assez faiblarde puisqu'on termine le jeu en cinq à sept heures selon son niveau. Néanmoins la rejouabilité existe pour les acharnés qui voudront réaliser tous les skillshots.

​Le titre propose tout de même quelques modes pour prolonger l'expérience mais rien de bien exceptionnel. Le premier intitulé « echo » vous permet de revivre des petites portions de la campagne en tentant de faire le meilleur score possible avec un ranking en ligne. L'autre mode est multijoueur en ligne et se nomme « anarchie ». Il est plus intéressant car propose des petites arênes où il va falloir survivre à des vagues d'ennemis en essayant encore une fois de faire pêter les scores en réalisant des skillshots combinés inédits par rapport à la campagne solo. Il va donc falloir coopérer puisque pour passer d'une vague à une autre, il faut réaliser un score global minimum. On pourra acheter des armes et améliorer ses capacités au fur et à mesure des vagues, et monter en niveau permettra de personnaliser son avatar à la mode Call of Duty. Le peu de maps disponibles et la répétitivité du principe font que ce mode sympathique n'est cependant pas indispensable...

La conclusion de à propos du Jeu Vidéo : Bulletstorm [2011]

Auteur Bastien L.
72

Bulletstorm est une véritable friandise pour les fans de FPS bien bourrins et décomplexés. Le jeu a été pensé pour qu'on puisse s'éclater en tirant sur tout ce qui bouge. Le système de scoring est excellent et amuse tout au long de l'aventure. On reste cependant plus sceptique en ce qui concerne le scénario trop bancal, qui fonctionne bien mieux quand il ne se prend pas au sérieux, et une technique pas toujours irréprochable malgré une direction artistique solide.

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