Critique Comme des Bêtes [2016]

Avis critique rédigé par Bastien L. le dimanche 31 juillet 2016 à 18h00

Max et Compagnie

Depuis l’invention du cinéma d'animation, le zoo-anthropomorphisme fait sa loi dans cette industrie. Que cela soit des univers seulement peuplés d'animaux (comme Zootopie ou Kung Fu Panda 3) ou des animaux dans notre « réalité » ayant un comportement humain (comme Le Monde de Dory, L'Âge de glace 5), il s'agit d'une source inépuisable d'inspiration pour les studios d'animation. C'est dans la seconde catégorie que se range Comme des Bêtes qui prend le pari de conter les aventures d'animaux domestiques en milieu urbain après des œuvres Disney comme Les Aristochats, Les 101 Dalmatiens, La Belle et le Clochard ou encore Oliver et Compagnie. Une approche peu originale donc mais on peut toujours se laisser surprendre...

Derrière Comme des Bêtes se cache le studio Illumination Entertainment, appartenant à Universal, qui est relativement jeune mais a su se faire une place dans la concurrence impitoyable de l'animation dès son premier film en 2010. Moi, Moche et Méchant (en coproduction avec le studio français McGuff) donna naissance à une série lucrative puisque sa suite et le spin-off, Les Minions, rapportèrent 2 milliards de billets verts. Un constat flatteur qui ne peut cacher le fait que les autres films du studio ont été bien moins accueilli (Hop et Le Lorax) et que Les Minions fut vu comme une petite déception par les critiques. Universal et Illumination confièrent ce nouveau projet à leur réalisateur « star » Chris Renaud, passé par Blue Sky Studios (L'Âge de Glace, Robots...) et qui fut en charge des plébiscités Moi, Moche et Méchant 1 et Moi, Moche et Méchant 2 comme du moyen Le Lorax. Universal et Illumination sont donc à la recherche d'une nouvelle franchise lucrative histoire d’asseoir un peu plus ce studio assez récent derrière les mastodontes que sont Disney/Pixar et DreamWorks dans le paysage de l'animation au cinéma. Et c'est une histoire pourtant peu original qui a des chances d'y parvenir...

L'histoire du film part d'une question simple : que font nos animaux de compagnie quand ils se retrouvent seuls chez eux ? On sait très bien que ses flemmards dorment toute la journée quand ils ont passé l'âge de faire des bétises... Néanmoins les scénaristes du film ont évidemment imaginé une théorie bien plus intéressante. Le film a pour héros le chien Max (un terrier doublé par Philippe Lacheau) qui file le parfait amour avec sa maîtresse Kathy jusqu'au jour où elle rentre avec l'immense chien Ducke (François Damiens). La nouvelle s'avère catastrophique pour Max qui se chamaille rapidement avec le nouveau venu ce qui entraîne leur égarement dans les rues de New York et leur arrestation par la fourrière. Ils seront néanmoins libérés par le lapin Pompon (Willy Rovelli) qui dirige un réseau d'animaux dans les égouts qui veulent se venger des humains. Néanmoins, Max peut compter sur ses amis pour partir à sa recherche à commencer par Gidget (une spitz nain doublée par Dorothée Pousséo) qui ne reculera devant rien pour le retrouver... S'en suit une plongée dans le New York des animaux de compagnie avec Max et Ducke tentant de retrouver leur appartement.

Le scénario du film n'est clairement pas sa grande qualité du fait d'un manque d'originalité comme de profondeur. Le thème des animaux domestiques perdus dans une grande ville et recherchant leur foyer a été vu et revu. Néanmoins le film n'a ni la prétention, ni l'ambition de proposer quelque chose d'original et de très surprenant mais offre un véritable divertissement familial. Le but de Comme des Bêtes est de nous faire passer un bon moment et c'est en cela une réussite. L'aventure de Max et ses amis est rythmée, drôle en s'autorisant quelques moments de folies et même un peu d'émotion sans jamais tomber dans la mièvrerie et la surenchère de bons sentiments. Le spectacle réussit à être familial grâce à un humour pluriel et efficace pour toutes les générations. Que cela soit le comique de mots, de gestes (le film est très cartoon dans l'âme), de situation, de caractère ou référenciel, tout le registre de l'humour y passe et de manière assez efficace. Le métrage amuse du début à la fin pouvant faire rire petits et grands. Mais le plus intéressant reste évidemment l'humour tiré des caractéristiques des animaux domestiques.

Le fantastique n'est pas très présent dans le film et s'appuie finalement sur le zoo-anthropomorphisme le plus léger qui soit : les animaux parlent entre eux et ont des caractères aussi humains qu'animaliers. Là encore, malgré la pelleté d'œuvres reprenant ce procédé, force est de constater que cela fonctionne toujours aussi bien. La meilleure trouvaille du film reste finalement cette association d'animaux un peu dingues vouant une haine aux humains avec un esprit de revanche. Le tout mené par le lapin psychopathe Pompon qui est sûrement un des meilleurs personnages du film. Pour mesurer la réussite d'un film d'animation comique, il faut se pencher sur les différents personnages (principaux comme secondaires) et chacun d'eux apporte ici une touche comique à l'ensemble faisant qu'on les retient bien car leur potentiel comique est toujours bien exploité. Cela fonctionne aussi grâce à un VF de grande qualité autour d'acteurs et de comiques bien inspirés comme Philippe Lacheau (Max), François Damiens (Ducke), Florence Foresti (la chatte obèse Chloé) et surtout Willy Rovelli doublant Pompon.

Même si la direction artistique est un peu passe-partout, assumant pleinement son côté film d'animation occidental, elle reste très proche des autres productions de Illumination Entertainment que cela soit le character design (humains comme animaux) et dans le choix des couleurs. Techniquement et artistiquement, le film n'est donc pas impressionnant ou novateur mais reste toujours plus que correct. Le studio, et donc Universal, ne peut clairement pas rivaliser avec Disney/Pixar et DreamWorks d'un point de vue technique. Il reste dommage que cela soit aussi lisse d'un point de vue artistique. Encore une fois, Comme des Bêtes a clairement été fait comme un divertissement efficace sans prétention et il remplit parfaitement ce rôle. L'ensemble est donc toujours correct à commencer par les animations des animaux dont les mimiques humains fonctionnent bien avec leur comportement animal. La réalisation quand à elle est assez académique en réussissant toujours à donner assez d'espace à tous les personnages et rendre les différentes poursuites toujours bien lisible. L'utilisation des panoramas sur New York donne de la beauté au film et permet de se rendre compte de l'immensité du labyrinthe pour nos héros. Finalement le meilleur est souvent les moments où les animaux domestiques se comportent avec leur instinct naturel qui en appelle à nos expériences personnelles expliquant le succès de ce type de sujet. L'équipe en charge du film ne s'est pas contenté de reprendre un sujet très classique mais a fait aussi une belle déclaration d'amour fantaisiste aux animaux domestiques.

La conclusion de à propos du Film d'animation : Comme des Bêtes [2016]

Auteur Bastien L.
72

Comme des Bêtes n'a pas d'autre ambition que d'être un bon divertissement familial, c'est à la fois sa grande force et sa faiblesse. Le film réussit à faire passer un bon moment à petits et grands grâce à une histoire classique mais efficace, à des personnages attachants et un humour pluriel. Il s'en sort aussi techniquement. Néanmoins, le film reste limité par rapport à une concurrence le dépassant clairement dans le registre de l'émotion ou simplement d'un point de vue artistique.

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