Critique La Belle et la Bête [2012]

Avis critique rédigé par Andre C. le vendredi 3 avril 2015 à 19h02

saison 1 : Catherine et le garçon

« Chassez le naturel, il revient au galop » serait-on tenter de penser à la vision de ce Beauty and the Beast version 2012. Alors que la chaîne CW est en train de vivre un tournant au sein de sa production, il est amusant de voir qu'il lui reste encore quelques démons à exorciser. Si la chaîne vise toujours un public adolescent, elle tente aujourd'hui de diversifier son offre. Or, certaines habitudes ont la vie dure, et quelques séries, qui auraient pu faire couleur local il y a quelques années, nous rappellent aujourd'hui les travers que la chaîne doit encore faire oublier.


 

On ne va pas se mentir, l'image de marque de la CW est assez déplorable. Il fut un temps où la chaîne enchaînait les teen show à tire-larigot (Les Frères Scott ? Gossip Girl?) et où chaque série devait passer par la case « jeunisme racoleur » pour avoir l'aval des têtes pensantes de la chaîne : il suffit de voir les castings tout droit sorti d'un magazine de mode et d'écouter les musiques sirupeuses en fond sonore pour le constater. Avec l'arrivée de productions plus sombres comme Nikita et Arrow, on aurait pu penser que la CW en avait terminé pour de bon avec cette période. Heureusement (ou « hélas » selon l'humeur), Beauty and The Beast vient nous remettre les pendules à l'heure et nous fait dire  que la CW n'en a pas fini avec les séries pour midinettes.

Cette version de La Belle et la Bête a de particulier qu'elle n'est pas seulement une énième adaptation du conte de fée, mais elle est surtout le remake (ou reboot, comme vous voulez) de la série des années 80, avec Linda Hamilton et Ron Perlman. Si les showrunners (comprendre « ceux qui dirigent la série au jour le jour ») sont Jennifer Levin et Sherri Cooper, le créateur est Ron Koslov, celui à qui l'ont doit ladite version précédente. En même temps, rien ne nous dit que la mention de son nom à ce poste n'est peut-être que d'ordre juridique, voire marketing : ces temps-ci, il y a tout de même une bonne poignée d'adaptation de ce conte en particulier qui sont sorties récemment, actuellement en production ou en cours de tournage, le statut de remake permet donc à ce Beauty and the Beast 2012 de se détacher du tout-venant.

Ainsi, tout comme dans la série de 1987, les aventures de notre duo-vedette se déroule à l'époque contemporaine (et non dans un contexte de medieval fantazy) et le couple-vedette se prénomme Catherine et Vincent. Dans les rôles de la Belle et de la Bête, nous retrouvons respectivement Kristin Kreuk, connue pour avoir incarné Lana Lang dans Smallville, et Jay Ryan. La principale différence entre les deux shows réside dans la vie de reclus de Vincent : le personnage de Ron Perlman avait un visage déformé qui évoquait un fauve, le forçant à vivre dans les sous-sols de la ville, rien de tout ça avec celui de Jay Ryan qui doit juste fuir les autorités puisque ce dernier a été le sujet d'expériences militaires secrètes.. qui lui ont laissé une petite cicatrice sur la joue.

En fait, ce Beauty and The Beast version 2012 a plus de similitudes avec Dark Angel, une série créée par James Cameron avec Jessica Alba et Michael Weatherly, que le conte homonyme. Dans la production télévisuelle du créateur de Terminator, nous avions une héroïne qui s'était échappée d'un centre de recherche militaire où elle servait de cobaye pour des expériences ayant pour but de faire d'elle un super-soldat et se retrouvait donc toujours obligé de fuir les autorités. Comme on peut le voir, le concept de la série qui nous occupe est quasiment identique, la seule variante étant l'accent sur l'aspect romantique : dans Dark Angel, le duo-vedette prend conscience de leur sentiment réciproque au début de la 2e saison, alors que dans Beauty and the Beast, il est établi dès les premiers épisodes.

Cela arrive même au point où cet aspect prend le pas sur tout le reste. C'est bien simple, que ce soit le côté cop show (Catherine est inspectrice de police) ou le postulat de thriller/SF (les expériences dont Vincent a été le cobaye), tout est traité par dessus la jambe dans le seul but de se focaliser sur les personnages et leurs relations. Et je ne parles même pas des personnages secondaires (ah oui, la moyenne d'âge dans le casting doit tourner aux alentours de la trentaine, même le chef de la Police a l'air d'être une jeune recrue) , tous réduit à l'état de faire-valoir et qui ont un mal fou à exister à côté du duo-vedette : le copain geek de Vincent (gros à lunette, mal rasé... mais non, ce n'est pas un cliché), la sœur de Catherine, sa co-équipière... Tous plus caricaturaux les uns que les autres.

Ceux qui s'attendaient à une remise au goût du jour du lyrisme romantique de la version d'antan en seront donc pour leurs frais. Ici, Beauty and The Beast 2012 marche clairement sur les plates-bandes d'un Twilight, en plus édulcorée : si les personnages broient du noir en raison de leur amour impossible, ils le font dans un cadre si rose-bonbon qu'il est impossible de donner du crédit aux obstacles à l'encontre de leur union, ou alors ces mêmes obstacles sont aussi poussifs qu'inénarrables : quiproquos improbables, mystérieux agent du gouvernement et réactions incohérentes des personnages.

La conclusion de à propos de la Série Télé : La Belle et la Bête [2012]

Auteur Andre C.
40

On pourrait dire que la faiblesse du show fait aussi son charme, Beauty and The Beast version 2012 se veut une romance à destination des adolescentes, avec un léger fond de thriller et de science-fiction avec manipulation génétique en tout genre. Le résultat est souvent ridicule, mais le côté rose-bonbon de l'ensemble lui procure un capital sympathie non négligeable. Ce que les sériephiles appellent un « guilty pleasure ».

On a aimé

  • La romance sirupeuse quasi-parodique, donc drôle ;
  • Un second degré rendant l'ensemble sympathique

On a moins bien aimé

  • Le postulat SF/thriller traité par dessus la jambe ;
  • Les rebondissements poussifs et téléphonés ;
  • Une production design cheap ;
  • Des personnages secondaires caricaturaux

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