Critique Promenons-nous dans les bois [2015]

Avis critique rédigé par Richard B. le jeudi 15 janvier 2015 à 13h52

Il était une fois des contes réunis en un seul film...

Il était une fois... Cendrillon, le petit chaperon rouge, Jack ou encore Raiponce, qui, suite à une malédiction, allaient voir se croiser leurs destinées dans un même bois. A l’origine, un boulanger et sa femme, qui apprennent que la seule façon pour eux de fonder une famille serait de ramener à une sorcière quatre éléments : une vache blanche comme le lait, un soulier d'or, une cape rouge comme le sang et des de cheveux jaunes comme le blé. Ils partent donc en quête de ses éléments rares dans une forêt remplie de dangers.

Lorsqu'on sait qu’ Into the Woods, Promenons-nous dans les bois est tirée d'une œuvre datant de 1986 du compositeur et parolier de comédies musicales Stephen Joshua Sondheim, personnalité à qui l'on doit des œuvres comme West Side Story ou encore Sweeney Todd, il y a de quoi être curieux et plutôt enclin à croire à une adaptation cinématographique au fort potentiel de réussite, d'autant que derrière tout ça se trouve la firme Disney. En effet, lorsqu'on se penche sur les précédentes œuvres de la maison de production en termes d'adaptations de contes et de spectacles, difficile d'imaginer que le sujet ne soit pas fait pour eux. Et si, personnellement je ne connaissais pas cette pièce musicale, ma passion pour ces histoires féeriques et le fait que j’aime assez bien une série comme "Once Upon a Time" (qui détourne également les univers de contes), amenaient des conditions favorables à mon appréciation. Cependant, il y a une fausse note sur la composition, que je n'avais pas pressenti, et à laquelle j'aurais dû prêter une certaine attention.

Into the wood image

Car s'il est vrai que Rob Marshall avait réussi son entrée comme réalisateur en signant le très sympathique Chicago (bien qu'avec le recul ce dernier valait surtout pour son casting, ses chansons et sa direction de la photographie), ses trois réalisations qui suivirent (Mémoires d'une geisha, Nine et Pirates des Caraïbes : La Fontaine de jouvence) étaient loin d'être mémorables, voir très oubliables, surtout en terme de choix de mise en image et, surtout, de direction d'acteurs. Et, hélas, Into the Woods, sur ce point, n’échappe pas à la règle. D'une platitude déconcertante, il s’agit d’un film que l'on pourrait qualifier de « papi » (et encore ce terme n'est pas satisfaisant puisque certaines des premières comédies musicales sont encore aujourd'hui brillantes). Clairement, on ne dénote aucune folie, aucun travail de chorégraphie, et la mise en place du cadrage est pratiquée sans la moindre parcelle d'idées. Car oui, l'art de la comédie musicale demande un rythme particulier. Des réalisateurs comme Victor Fleming (Le magicien d'Oz), Robert Wise (West side Story), Stanley Donen (chantons sous la pluie) ou plus récemment Baz Luhrmann (Moulin rouge) ou Tim Burton (Sweeney Todd) n'ont jamais manqué de cette imagination nécessaire pour livrer des spectacles mémorables . Ici, bien que pourvu d'un sujet en or et de moyens considérables, Rob Marshall signe un film strictement de commande, mais n'arrivant cependant même pas à porter un certain rythme de "yes-man". Car oui, il arrive plus d'une fois que l'on s'ennuie! Peut-être est-ce la faute à la pièce elle-même ? Il est vrai que musicalement Stephen Joshua Sondheim a été bien plus inspiré et que les chansons sont souvent sur des intonations similaires et répétitives. Pour autant, ce détail mis de côté, il apparaît certain que par un montage plus habile, un peu plus d'entrain et quelques chorégraphies, ainsi que quelques poses (car c'est du chant quasi non-stop), le tout serait très bien passé.

Into the wood image

Car Into the Woods, Promenons-nous dans les bois possède quelques aspects positifs qui auraient clairement pu aboutir à un très bon film. Tout d'abord, l'histoire réinvente les contes par moment de manière jubilatoire et certains rebondissements arrivent à surprendre pour qui n'a jamais connu le spectacle. Il y a un côté ouvertement sombre, qui se joue des clichés avec vice et intelligence. Le récit détourne les contes, tout en rendant respectueusement hommage aux œuvres originales. Autre qualité : l'humour décalé autour des princes charmants – on ne serait pas réellement dire si c'est volontaire ou pas de la part des acteurs, mais ça marche ! Ainsi Chris Pine qui pousse la chansonnette avec Billy Magnussen tout en arrachant sa chemisette pour montrer son torse musclé c'est juste à se tordre de rire. La présence de Meryl Streep amène aussi une certaine aura, d'autant que l'actrice semble s'amuser à jouer son personnage et cela même si un aspect « playback » ressort un peu trop de temps à autre. Dans les qualités techniques évidentes, on retiendra aussi le travail de Dion Beebe (Edge of tomorrow, Miami Vice), directeur de la photographie qui connaît parfaitement son métier et qui sait apporter quelques ambiances qui ont permis, au moins, d’insuffler cet aspect positif aux films de Marshall (car ils ont perpétuellement collaboré ensemble). Puis, on appréciera aussi que le réalisateur et la production aient opté pour des décors plus réels que la facilité numérique. Mais, il est vrai que l'aspect positif que l'on retient le plus demeure l'histoire en elle-même et sa façon habile de mélanger les contes.

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Si le casting a commencé à être évoqué un peu plus haut, je voudrais y revenir quelque peu, car celui-ci est accompagné de quelques noms qui, pour quelques-uns, ne nous sont pas inconnus. Ainsi, en plus de Billy Magnussen, Meryl Streep et Chris Pine, on retrouve Anna Kendrick (Twilight) en cendrillon, James Corden (New York Melody , Lesbian Vampire Killers) en boulanger, Emily Blunt (Edge of tomorrow) dans le rôle de sa femme, Lilla Crawford ou encore Johnny Depp (Pirate des caraïbes) en grand méchant loup. Outre le fait que les acteurs cités semblent faire leur travail de manière correcte sans pour autant être surprenant, on s'arrêtera sur le dernier la liste pour confirmer sa longue chute. L’acteur n’est plus que l'ombre de ce qu'il fut jadis et, ici, ouvertement une caricature de ses précédentes transformations pour certaines mémorables. Déjà ses fans seront peut-être déçus de savoir que sa présence se réduit à moins de 10 minutes, mais de plus sachez que son costume ridicule et son jeu outrancier nous font demander ce qu’est devenu celui qui a joué Ed Wood et Edward.

La conclusion de à propos du Film : Promenons-nous dans les bois [2015]

Auteur Richard B.
45

Into the Woods, Promenons-nous dans les bois avait le potentiel pour ouvrir l'année cinématographique 2015 de très belle façon, mais la mise en image particulièrement monotone, le manque de rythme et de chorégraphies, et, enfin, le casting inégal viennent nuire gravement à sa santé. Reste une histoire sur le fond attachante et parfois surprenante, mais au final l'ennui domine un poil de trop et l’emporte sur les bons éléments.

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