Critique Arrow [2012]

Avis critique rédigé par Andre C. le mardi 5 août 2014 à 13h33

saison 1 : Arrow begins

Après plusieurs saisons de Smallville, on aurait pu penser que la chaîne CW avait épuisé le filon de l'univers super-héroïque de DC Comics. Or, la grille des programmes ne sera désertée qu'une seule petite année par les personnages estampillés « comic books ». Ici, il s'agit d'un héros aux antipodes de Clark Kent, la vedette de Smallville rappelons-le, les différences sont telles que le nouveau justicier parvient à redonner un regain d'intérêt à un univers déjà dépeint dans la série précédente. Si Smallville était lumineux et bucolique, Arrow est urbaine et sombre. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que cette dernière est bien partie pour faire oublier son aîné.

Tout d'abord, contrairement à ce que l'on pourrait penser, ce nouvel Arrow n'a aucun lien avec Smallville. Alors, dans les comics DC, Superman et Green Arrow se côtoient, c'est même pour cela que, dans Smallville, Clark Kent a reçu la visite de Oliver Queen (identité civile de Green Arrow) qui remporta un tel accueil auprès du public que le personnage intégra le casting principal lors des dernières saisons. Mais ce Arrow n'est en aucun cas un spin-off de Smallville et ce, malgré toutes les tentatives de projets dérivées que celle-ci a connu : l'audience dégringolait tellement que toutes perspectives de spin-off semblaient condamnées à l'échec.

Cette nouvelle production pourrait plutôt se voir comme un reboot de l'univers télévisuel de DC. Une manière de dire « on en prend d'autres et on recommence », enfin presque, puisque seul le scénariste Geoff Johns garde son poste de consultant, pour faire le lien entre DC Comics et la série. Cette impression de vouloir tout redémarrer sur des bases saines renvoie à la démarche de Christopher Nolan avec Batman Begins. L'intention est si flagrante qu'elle trahit les similitudes entre les personnages et les premiers épisodes de Arrow souffrent d'un problème de déjà-vu. Jugez par vous-même : Oliver Queen est un milliardaire héritier d'une famille parmi les plus fortunées de sa ville, rescapé d'un naufrage qui l'a traumatisé (il y a perdu son père sous ses yeux), il s'est donné pour mission de faire respecter la justice à sa manière. Rajoutez à ça, des révélations concernant son séjour sur l'île où il a survécu (grâce, entre autre, à un mentor rencontré sur place) et vous obtenez un pilote qui ressemble sur de nombreux points à un copier-coller du film de Nolan.

L'influence va même jusqu'à reprendre plusieurs éléments comme des passages obligés, soit à l'identique soit avec de légères variantes, faisant de Arrow, une version de Batman begins feuilletonnisée à la sauce CW. Au rayon des similitudes, on trouve donc un Oliver Queen qui retrouve sa famille (non pas son seul majordome, mais sa mère et sa jeune sœur, devenue une adolescente en pleine rébellion, bonjour le cliché) et l'entreprise familiale dont il va reprendre les rênes. Quant aux différences, il suffit de citer cet inspecteur de police qui a une dent contre Oliver Queen : sa fille comptant parmi les victimes du naufrage, il est aisé de comprendre que l'inspecteur en question considère Oliver comme le seul fautif de cette disparition... faisant de cette enquête l'un des premiers fils rouge de la série.

Toutefois, il serait injuste de tout balayer d'un revers de main sous prétexte que la série assume ses influences de manière si flagrante : après tout, le personnage du comics, au départ, est déjà un décalque de Batman. Il faut bien reconnaître que les éléments mis bout à bout forme un tout cohérent et quiconque n'a pas vu le film de Nolan peut apprécier Arrow sans souffrir d'une quelconque dissonance. L'ensemble est homogène, rien ne fait pièce rapportée. L'acteur Stephen Amell trouve vite ses marques et en impose dans le rôle principal : il n'est pas étonnant qu'il rencontre du succès auprès de la gent féminine vu son allure athlétique qui crédibilise les nombreuses d'actions. D'ailleurs, ce second point surprend puisque la mise en scène est efficace, ou plutôt, elle se montre toujours en perpétuelle recherche de l'effet le plus efficace et du cadre le plus expressif, pour donner l'impression de voir un comics books en chair et en os.

En revanche, ce qu'il faut prendre en considération concerne le cahier des charges de la chaîne, la CW. Celle-ci vise en priorité les jeunes et les budgets alloués sont minces. Ainsi, il ne faut pas s'étonner plus que ça que l'ensemble du casting soit composé de bellâtres (pourquoi Stephen Amell est forcé de s'entraîner torse nu ? Et pourquoi le casting féminin abuse de rouge à lèvres à effet gloss?) qui manque de charisme, que les premiers épisodes soient poussifs ou que, ponctuellement, la mise en scène soit bâclée. Tout au plus, il suffit que les spectateurs se montrent indulgent : l'esthétisme général prouve les intentions de l'équipe, les moyens ne sont simplement pas suffisants pour les faire toutes aboutir.

Ceci dit, compte tenu des antécédents des créateurs et producteurs exécutifs, un tel résultat était inespéré. Derrière Arrow, on trouve des noms comme Marc Guggenheim, Greg Berlanti et Andrew Kreisberg. Les deux premiers ont déjà travaillé en binôme sur Green Lantern et No Ordinary Family (no comment..), tandis que le troisième, qui semble être celui qui a le plus de pouvoir décisionnaire, a des titres comme Fringe, WareHouse 13 et The Vampire Diaries, sur son CV.

La conclusion de à propos de la Série Télé : Arrow [2012]

Auteur Andre C.
50


Au final, Arrow est une bonne surprise. Malgré le cahier des charges de la CW, la série parvient à tirer son épingle du jeu. Si elle n'est pas excepte de clichés éculés (la geekette mignonne à lunette, la petite sœur énervante, les intrigues sentimentales,..), elle trouve une dynamique qui lui forge un capital sympathie. Dommage que l'ensemble soit grandement plombé par plusieurs contraintes de la chaîne.
 

On a aimé

  • Un rythme haletant et une action trépidante ;
  • Une intrigue principale de plus en plus intense ;
  • Une esthétisme soignée

On a moins bien aimé

  • Un niveau d'interprétation globale qui fait très CW ;
  • Un début de saison avec des enjeux très limités ;
  • Des intrigues sentimentales qui parasitent l'ensemble

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