Critique Young Ones [2014]

Avis critique rédigé par Richard B. le lundi 28 juillet 2014 à 08h08

Destinée familiale.

Young Ones

Dans un futur proche où nous pourrions dire qu'une certaine violence règne. L’eau y est devenue une source rare et convoitée. Dans ce contexte hostile, Ernest Holm tente de conserver tant bien que mal les quelques parcelles de terre désertiques qui sont en sa possession et subvenir à nourrir ses enfants Jerome et Mary, tout en s'arrangeant pour que sa femme Katherine, malade, puisse bénéficier des meilleurs soins possible. Si son fils est admiratif et part souvent avec lui en excursion, sa relation avec sa fille, Mary, est beaucoup plus conflictuelle d'autant qu'elle est souvent reléguée aux corvées ménagères. Ernest se montre aussi très méfiant vis-à-vis de Flem Lever, un beau gosse qui roule des mécaniques avec sa moto et tente de séduire Mary. En effet, Ernest soupçonne que ce jeune homme ait des intentions opportunistes et arrivistes.

Pas évident de parler d'un film comme Young Ones qui cumule les genres et les ambitions tout en étant particulièrement intimiste et faisant preuve d'une certaine humilité. Bien que générant une ambiance qui évoque fortement le genre post-apocalyptique, il apparait techniquement difficile de classer Young Ones comme tel. En effet, le monde est toujours, plus ou moins, fonctionnel, il n'y a donc pas eu de mutations, ni de guerres dévastatrices. Le récit se concentre sur un groupe de personnages qui ont fait le choix de vivre à l'extérieur, dans un environnement qui est, en effet, très hostile. Mais les mégalopoles existent toujours. Elles semblent justes plus cloisonnées, surpeuplées et plus que jamais régies par la différence entre les riches et les pauvres. Et si Young Ones rappelle, par bien des aspects, l'univers des westerns avec ses fermiers, ses ouvriers qui traversent le pays pour installer des canalisations d’eau (en place des chemins de fer), qu'il y a des trafics de gnoles, des brigands et du troc, ce film reste avant tout une tragédie intime et familiale ayant pour thème l'histoire d'un garçon qui doit apprendre – à la dure - à devenir un homme et à protéger les siens.

Elle Fanning

Si Elle Fanning (Mary) semble avoir un rôle plus distant – disons secondaire -, son personnage n'en reste pas moins le centre de tous les conflits. Elle est belle, féconde (oui, le don de pouvoir donner la vie n'est pas si fréquent dans ce futur) et surtout se trouve être la fille d'un propriétaire qui possède une parcelle de terre potentiellement fertile si l'eau était plus abondante. Le rôle-titre n'est pas aussi destiné à Michael Shannon (Ernest). Pour autant, il s'agit là encore aucunement d'une position de figurant puisque son personnage bénéficie d'un impact indéniable quant au déroulement de l'histoire et même lorsqu’il n’apparaît pas à l'écran son spectre ne semble jamais très loin. Sec, dur, loyal, il est la parfaite incarnation du noble cowboy dans le style John Wayne. En fait, les deux rôles-titres sont plutôt destinés à  Kodi Smit-McPhee (Jérôme) et Nicholas Hoult (Flem). Deux jeunes gens (le deuxième cependant demeure plus âgé) qui vont à travers cette histoire forger leur devenir en tant qu'homme. Si les deux ne sont pas « mauvais », l'un devra apprendre à devenir redoutable et à ne pas se laisser marcher sur les pieds et limiter sa confiance, l'autre à subir les conséquences des situations qu'il a été amené à créer par convoitise. Young Ones est accompagné aussi de quelques figurations attachantes qui, sans faire pleinement parties de l'intrigue, contribuent à l'ambiance si particulière du film, à la fois futuriste et intemporelle.

On regrette que le film soit découpé en trois chapitres bien distincts. Certes, cela renforce un choix qui amène de manière agréable Young Ones vers un cinéma presque rétro – aidé en cela par la photographie de Giles Nuttgens qui, de par sa façon de travailler les images, apporte un très joli classicisme aux paysages arides du film. Il reste que, comme souvent (du moins au goût de l'auteur de ces lignes), cela à tendance à couper autant la narration que le rythme. D’autant, qu'immanquablement, le spectateur sait très bien que le film ne s'arrêtera jamais sur un chapitre deux. Tant que nous sommes dans le domaine des regrets, il aurait été intéressant que le passif et l'histoire du personnage de Sam Lever campé par David Butler soient un peu plus développés afin de mieux cerner les motivations profondes de Flem. On a aussi l'impression aussi que Jake Paltrow à voulu créer trop grand pour finalement se réduire à petit. Un peu comme si on se trouvait face à une mythologie construite pour une série, avec plein d'idées, et qu'au final tout cela se réduisait à une intrigue autour de quatre à cinq personnages. Cela apporte autant une richesse sur le fond qu'une frustration de voir une pléiade d'idées justes effleurées.

Young Ones

Côté « le film peut diviser » : d'une part, la mise en scène volontairement lente et pensée de Jake Paltrow plaira certainement aux adorateurs d'un cinéma plus méticuleux où les images prennent le temps de raconter quelque chose. D’une autre, leur avis contrastera avec ceux qui préfère un montage plus soutenu, avec un rythme de plusieurs images à la minute (bref, nous ne sommes pas ici dans un quota d'une image toutes les deux secondes). Il est clair que Jake Paltrow aime prendre donc son temps pour raconter son histoire, comme on le faisait dans les années 70.

La conclusion de à propos du Film : Young Ones [2014]

Auteur Richard B.
75

Jake Paltrow nous livre un film appliqué, à la fois moderne/futuriste, par certains éléments technologique, et traditionnel par son côté western. Fascinant sur un grand nombre d'aspects, humble par son approche film de « vengeance » et « tragédie familiale », le film cumule les ambitions qu'on regrette de ne voir que partiellement comblées. De ce fait, Young Ones a un peu pour défauts ses qualités, mais il apparaît difficile de ne pas prendre plaisir à la vision de ce film qui possède une atmosphère réellement envoutant - mais apte à déplaire aux adorateurs de cinéma surdécoupé aux rythmes frénétiques. Car oui, Young Ones, film de personnage et d’ambiance, aime prendre son temps.

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