Critique Rayman #1 [1995]

Avis critique rédigé par Bastien L. le jeudi 29 août 2013 à 08h46

Le premier grand titre d'Ubisoft

Attention ! Ce test ne critique pas vraiment le jeu tel qu'il était à sa sortie mais l'offre PlayStation Network à 5 euros.

Si on parlait à un moment d'une french touch concernant les jeux vidéo, il faut bien avouer que cela s'est actuellement un peu calmé. Seuls quelques noms restent aujourd'hui sur le devant de la scène, notamment celui de Michel Ancel. Créateur star d'Ubisoft, l'artiste s'est d'abord fait connaître en imaginant le personnage de Rayman, apparu sur nos consoles en 1995. Pour mémoire, rappelons que le jeu a permis de faire d'Ubisoft ce qu'il est aujourd'hui : un acteur mondial.

Évidemment le personnage et l'univers nous sont maintenant très familiers, surtout depuis que des Lapins crétins se sont invités dans la licence. Néanmoins, tout part de cet épisode fondateur qui fit une petite sensation à l'époque. Tout d'abord parce que le jeu sorti sur les relativement nouvelles consoles 32-bits qu'étaient la Saturn et la première PlayStation, mais aussi parce que le titre, qui fut un succès tant critique que public, réussit à tirer son épingle du jeu dans un genre alors dominé par Mario et Sonic. Rayman est donc instantanément devenu un grand nom du jeu de plates-formes. Alors oui, plus de quinze ans après sa sortie, Rayman mérite encore que l'on débourse quelques euros pour pouvoir se plonger dans un titre emblématique de l'industrie vidéoludique. Un titre avec son univers riche et coloré qui nous subjugue, et ce malgré une difficulté légendaire.

Doit on encore présenter Rayman ? Ce sympathique humanoïde n'ayant ni bras ni jambes, possède tout de même des mains et des pieds, une particularité physique lui permettant de projeter son point au loin afin de se défaire d'ennemis en tout genre. Et n'oublions pas non plus ses cheveux blonds qui peuvent se transformer en hélice... Bref, si Rayman est toujours aussi populaire, cela part évidemment d'un character design aussi original que réussi. Un personnage central pour un univers attachant, un héros atypique devant sauver son monde de l'énigmatique Mister Dark, qui a capturé tous les Electoons, mettant ainsi en péril le monde. Rayman va devoir sauver ces petites créatures prisonnières, aidé par la grande fée Bétilla et par d'autres alliés variés. L'intrigue est évidemment très limitée, mais c'est le genre qui veut ça de toute manière, et cela n'empêche pas un character design parfait de bout en bout : chaque ennemi, chaque allié, chaque boss à une allure bien précise, une animation aussi soignée que caractéristique... On se souvient de tous les personnages de part leurs dégaines bien animées, avec en tête Rayman, qui fait preuve de postures et réactions aussi classes que tordantes.

Tout cela vient du fait que le choix d'un jeu en 2D permet une beauté graphique exceptionnelle pour ces consoles 32-bits avec support CD. Même aujourd'hui sur une télévision HD, on en prend plein les mirettes (enfin si on a le recul nécessaire pour savoir qu'on joue à un jeu de 1995) !. Les graphismes sur deux plans sont toujours complémentaires, et toujours de toute beauté : on est encore surpris et enchanté à chaque tableau et on se surprend à se perdre parfois dans le décor. Il y a en tout six mondes, tous différents, avec plusieurs niveaux (eux-mêmes divisés) qui ont "diversité" comme maître-mot. Ubisoft a fait plancher ses meilleurs artistes pour nous offrir ce monde coloré et décalé à souhait. Il y a ainsi une sorte de folie douce dans Rayman, et si tout cela semble partir dans tous les sens, on sent malgré tout une grande maîtrise (la palme revenant évidemment aux niveaux reprenant le thème de la musique et à ceux sur celui des fournitures scolaires). Faire attention à des notes ou instruments de musique dangereux tout en s'aidant de tambour pour sauter plus haut est assez jouissif ! On découvre chaque niveau avec un grand plaisir, en ayant l'impression de traverser un véritable dessin-animé. C'est ici la vrai force du titre d'Ubisoft.

Tout cela est de plus magnifié par l'ambiance sonore du titre, qui fait beaucoup pour diversifier les différents niveaux du jeu. Les musiques, en premier lieu, sont toutes réussies, et on se surprend souvent à les fredonner, ou du moins les retenir, alors même qu'elles ne sont pas bien longues. Les entendre un nombre incalculable de fois ne gène d'ailleurs pas. De plus, chaque ennemi possède ses bruits en fonction de ce qu'il fait ce qui, encore une fois, aide à leur donner une vraie personnalité. Et cela fonctionne tout aussi bien sur sur Rayman, qui nous offre quelques gimmicks audios (comme lorsqu'il terrasse un boss). Le travail pour rendre l'univers attachant est donc exemplaire tant il est complet et réussi. Cela fait donc de Rayman l'un des derniers grands jeux de cette grande époque de la plate-forme 2D.

Vous le savez, il y a toujours un « mais » avec les productions françaises, cette fameuse french touch dont parlait l'introduction. Et Rayman le prouve malheureusement. On savait faire des jeux graphiquement splendides (comme les adaptations de la grande époque d'Infogrames), malheureusement, on avait un problème au niveau gameplay. Si Rayman n'est pas injouable (à part quelques rares passages mal optimisés), il est cependant trop difficile. Cet univers finalement purement enfantin ne peut ainsi être parcouru dans son intégralité que par des joueurs confirmés. Au bout de quelques niveaux, on est dans de la pure progression par l'échec, les sauts sont millimétrés, les ennemis de plus en plus retords et les boss sont des moments de stress cruels tant il faut attendre le bon moment pour les attaquer. Un paradoxe typique des productions françaises des années 1990. Bon, il est vrai qu'actuellement, il n'est pas compliqué de trouver des codes pour augmenter son nombre de vie ou passer des niveaux, donc vous pourrez malgré tout profiter pleinement du titre (les joueurs actuels en manque de challenge feraient donc bien de se pencher sur ce jeu). Mais l'ensemble est clairement trop difficile, et le finir à 100% demanderait près d'une dizaine d'heures et des centaines de vies... Heureusement que le gameplay est plutôt varié, avec une bonne gestion des sauts, de la vitesse comme de la façon de se débarrasser des ennemis. On appréciera enfin le level design non-linéaire qui possède de bonnes trouvailles (quand ils ne sont pas trop tortueux, notamment pour trouver toutes les cages).

La conclusion de à propos du Jeu Vidéo : Rayman #1 [1995]

Auteur Bastien L.
67

Qu'attendre de ce premier Rayman actuellement ? La promesse d'une claque graphique et d'un univers fourmillant de bonnes idées, une véritable plongée dans le summum de la production 2D à la française, une pépite intemporelle offerte par Michel Ancel. Néanmoins, le jeu souffre encore d'une difficulté à la limite de l'acceptable par moments, et qui dû à l'époque priver pas mal de bambins de 80% du jeu. Mais Rayman reste un jeu à tester pour n'importe qui se présentant comme gamer (si ce n'est pas déjà fait).

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