Critique Tanto cuore : Romantic vacation [2010]

«  Quelle dure vie que celle de rentier entouré de servantes courtement vêtues !

On ne me croit pas et pourtant, cela exige une organisation sans faille et une autorité naturelle afin de se faire servir et obéir par tant de jolies filles. Un peu de vacances en bord de mer me fera du bien pour me ressourcer… Sophia, s’il vous plaît, veuillez me préparer un jus d’orange avec de vrais fruits, je serai sur le transat qui se trouve sous les frondaisons de ces quelques arbres, au bord de la plage… »

La plage en boîte…

Cette seconde extension de Tanto cuore comporte 278 cartes exactement. Toutes sont illustrées différemment du jeu de base et de la première extension, même les cartes Love (la « monnaie » du jeu). On remarque l’apparition des seize cartes Réminiscence, la principale innovation de Tanto cuore Romantic vacation. On conserve une cohérence graphique avec encore et davantage de servantes légèrement habillées, toujours dans un esprit digne des séries animées japonaises. Pas de souci, la gente masculine adhère en majorité…

Avec qui voulez-vous jouer ?

Des règles en jupes courtes…

Tanto cuore Romanctic vacation garde exactement les mêmes règles que ces prédécesseurs à une exception près, les cartes Réminiscences. Celles-ci s’acquièrent pendant la phase « Serving » et chacune comporte des conditions à remplir. La plupart demande de se débarrasser, sans utiliser leurs effets, directement dans votre pile de défausse un nombre défini de servantes (par rapport à leurs coûts généralement). Il existe une carte Réminiscence « Camp fire » qui clôt immédiatement la partie en cas d’acquisition par un joueur.

Le but du jeu reste d’engranger un maximum de points de victoire pour l’emporter.

Sophia et Béatrice, les "chefs".

Rien de vraiment nouveau sous le soleil…

Tanto cuore Romantic vacation est la seconde extension de Tanto cuore (lire la critique). Après une Tanto cuore first expansion (lire la critique) très fidèle au jeu de base, force est de constater que la seconde ne s’aventure pas sur des chemins périlleux. On garde le squelette mécanique et on apporte une légère variation avec l’apparition des cartes réminiscences. Cette minime complexification, sans changer fondamentalement les façons de jouer, élargit le panel décisionnel et tactique de l’ensemble.

Les cartes Réminiscence.

On s’interroge sur l’acquisition d’une carte Réminiscence, toujours rémunératrice en point de victoire, qui déclenche un effet souvent puissant mais occasionnant la perte logistique des soubrettes, pouvoirs inclus. Ces cartes Réminiscences accentuent l’interaction entre les participants en raison des bénéfices retirés (réduction de la main des adversaires, acquisition gratuite de cartes Servantes ou Love…). On réfléchit pendant sa phase Emploi (Achat de cartes) aux meilleures options pour obtenir ces fameuses réminiscences et prendre de court ses adversaires. Finalement, cette extension autonome et compatible avec les deux premiers opus parvient à renforcer l’intérêt porté à cet étrange parent de Dominion (lire la critique). Le charme opère aisément avec la découverte de soubrettes aux poses naïvement suggestives.  On apprécie la simplicité des pouvoirs de toutes les cartes. Après quelques errements et de fréquents retours à la traduction anglaise (les cartes sont rédigées en japonais), on domestique peu à peu ces logogrammes abscons.

Mais que regardent-elles ?

Tanto cuore Romantic vacation se limite à ne pas décevoir les fans des précédents opus, avec une prise de risque minime. Evidemment, si le jeu de base n’a pas séduit, aucune chance que cette seconde extension inverse la tendance, tant elle demeure similaire mécaniquement à son aîné. Elle s’adresse principalement aux personnes connaissant et appréciant Tanto cuore ou aux curieux qui aiment les jeux de « deck building » intéressants personnalisés par une touche coquine agréable. L’acquisition de Tanto cuore romantic vacation en tant que premier achat dans cette gamme semble par contre recommandable. A vous de voir quelle soubrette sommeille en vous !

Love, love, love...