Critique Batman : Dark Victory [2002]

Avis critique rédigé par Nicolas W. le dimanche 16 janvier 2011 à 16h07

L'autre versant de la justice

Edition VO de Dark Victory, disponible en un volume. Il n'y a toujours pas de réédition des quatre tomes parus chez Semic.

"August 2nd. Significant not only because it was the last birthday celebrated by the late Carmine Falcone... But, also... on that same day, acid was hurled in District Attorney Harvey Dent's Face. Tough Dent survived, his career, his life... everything was destroyed. I lost a friend of which I have few... And more important, in some ways, I lost an ally in this war."

Jeph Loeb et Tim Sale renouent avec le justicier de Gotham City pour une seconde histoire intitulée Dark Victory. Cette suite directe d'un long Halloween (critiqué ici) reprend beaucoup d'éléments déjà introduits dans le précédent opus. En effet, nous retrouvons Batman au lendemain de la "perte" de son ami, le procureur Harvey Dent, victime d'un jet d'acide au tribunal. Mentalement perverti, celui-ci se fait désormais appelé Double-Face (Two-Faces). Enfermé à Arkham avec d'autres monstres comme le Joker ou l'épouvantail, il ne fut pourtant pas le seul à être impliqué dans les meurtres de l'année écoulée. Dans l'asile, Alberto Falcone alias Holiday - qui tuait en fonction des dates du calendrier - tente d'aller en résidence surveillée grâce à l'appui du nouveau procureur,  Janice Porter. Désormais, les familles de la pègre de Gotham font pâle figure. Sofia "Gigante" Falcone se retrouve en fauteuil roulant depuis l'assassinat de son père, Carmine Falcone mais elle n'a pas renoncé à rétablir la poigne des Falcone sur la ville. Il ne reste plus qu'une étincelle pour mettre le feu aux poudres. Quand Arkham voit ses pensionnaires libérés, une nouvelle année de terreur peut commencer. Entre le nouveau meurtrier qui pend ses victimes et la horde de fous lâchée sur la cité, l'homme chauve-souris devra trouver des alliés pour vaincre. Pour cette seconde collaboration, on comprend immédiatement que les deux auteurs reprennent les recettes de leur précédent succès. Bien qu'il affiche certaines faiblesses, Dark Victory se hisse dans les indispensables du Batman.

En accordant leur confiance au duo Loeb/Sale, DC Comics avait vu juste. C'est tout naturellement que ce nouvel arc poursuit l'aventure. Autant le dire tout de suite, ceux qui n'ont pas lu un long Halloween auparavant peuvent passer leur chemin, entreprendre la lecture de Dark Victory sans ce préalable serait un non-sens. On se souvient à quel point les deux compères avaient réussi à donner du relief à la pègre de Gotham au travers des familles Maroni et Falcone. Il en va de même ici, puisqu'il s'agit toujours d'un élément central de l'ouvrage. Et comme il l'avait fait précédemment, Loeb y mêle une intrigue policière et y passe en revue les freaks les plus légendaires de la sombre cité. Talon d'Achille de cet opus, la construction. Celle-ci copie quasiment celle du long Halloween en réemployant le système "un meurtre par date". Cette désagréable sensation de déjà-vu s'estompera pourtant en fin d'ouvrage pour reprendre un cheminement moins codifié. Autre point de désagrément, les rappels constants de faits antérieurs à chaque chapitre notamment lié au fait de la publication originale en fascicules. Le procédé agace... Heureusement, Dark Victory trouve rapidement sa voix propre et complète finalement à merveille un long Halloween.

Si le précédent arc de Loeb jouait sur la lente déchéance du procureur Harvey Dent en appuyant sur les limites de la justice, Dark Victory se positionne comme l'aboutissement direct de cette logique. Cette fois, on suit l'ascension de Double-Face pour faire régner sa justice. Ainsi, on découvre la face sombre de Dent par sa vengeance sur les familles de la mafia locale. Cette conception biaisée de la loi trouve un écho particulier avec Batman. Celui-ci applique en effet un concept approchant en combattant les criminels hors du cadre policier. Loeb montre l'infime différence entre l'homme chauve-souris et ses adversaires tout en réfléchissant sur les implications d'un tel comportement. Bien vite, on comprend que les actions de Double-Face s'avèrent le miroir de l'œuvre de Dent. Ironie du sort, cette fois, il arrivera réellement à détruire les criminels de Gotham... mais en s'alliant avec des fous tout en en devenant un lui-même. La rançon d'un jeu dangereux. Reste que ce décalage entre l'ancien et le nouveau Harvey n'a pas que des répercussions sur la loi, elle en a aussi sur ses anciens amis, Gordon et Batman.

"There a killer loose in Gotham City. Four men have been hanged. All on holidays, One per month. Other than the manner of the killings, they had one thing in common. They were cops."

Comme auparavant, nous retrouvons le trio Batman/Gordon/Dent. Mais cette fois, Jeph Loeb analyse la réaction des deux premiers face à la métamorphose du dernier. Gravement touchés et culpabilisés par le devenir de leur compagnon d'autrefois, Batman et Gordon doivent peu à peu se défaire de l'image qu'ils avaient du procureur. Ainsi, le scénariste montre la phase de deuil que doivent endurer les hommes de loi pour accomplir leur devoir. On ne pourra inévitablement manquer de rapprocher ce deuil à celui du petit Wayne des années auparavant. Il semble que Bruce soit condamné à revivre le drame de sa vie. Seul Alfred, son ami de toujours, reste disponible pour lui quand même son ancien idylle, Selina Kite alias Catwoman, décide de le quitter. Les meurtres de policiers se multipliant et les méfaits des freaks explosant, Batman se retrouve plus isolé que jamais. C'est certainement à ce point que Dark Victory joue un rôle crucial dans la mythologie du super-héros.

Par un malheureux hasard, Bruce Wayne fait la rencontre de Dick Grayson. L'orphelin qui a vu mourir ses parents acrobates lors d'une représentation. La force de l'image de Grayson à genoux entre son père et sa mère renvoie au lecteur et à Wayne le désespoir qui a vu naître le justicier. Dès lors, Bruce recueille Dick et l'on retrouve en lui la tristesse et la rage du jeune Wayne. Les scènes fortes qui en découlent achèvent de nous dresser le portrait de deux orphelins : l'un d'aujourd'hui, l'autre du passé. Bien vite, cette compréhension unique entre les deux individus va mener à la naissance de Robin, Batman transmettant ainsi sa vocation comme un passage de flambeau entre père et fils. Encore une fois, on peut douter du bien fondé de cette action, n'est-ce pas une sorte d'endoctrinement ? N'est-ce pas pure égoïsme de la part du héros ? Loeb ne donne pas de réponse et chacun en sera seul juge. Seule certitude, le fardeau du Batman s'allège enfin.

Côté trame principale, l'intrigue de Loeb reste d'une excellente facture malgré son découpage. Jusqu'à la fin, on doute de l'identité du "tueur au jeu du pendu". Les indices et la maîtrise de l'américain pour les disséminer font de Dark Victory un polar des plus aboutis. Ce qui rattrape le manque d'originalité initial - outre les thématiques déjà évoquées au-dessus - c'est la place des monstres dans le récit. Fidèle à lui-même, Loeb emploie toute la galerie de méchants disponibles, de Mister Freeze à Poison Ivy en passant par Solomon Grundy. Encore une fois, le Joker tire son épingle du jeu et s'impose comme un maître élément de cette ménagerie, aussi imprévisible que dangereux. Chose plus importante encore, cette assemblée de psychopathes forme une version déformée des policiers du Gotham Central. Une parodie grotesque manipulée par Dent pour mener à bien ses projets. Une idée intéressante qui donne beaucoup de son intérêt à Dark Victory.

Enfin, Tim Sale assure une partition semblable à celle d'Un long Halloween avec un dessin magnifique auquel il serait difficile de faire quelque reproche que ce soit. On remarquera notamment la qualité visuelle des flash-backs, certainement un des éléments déterminants dans la réussite de ces scènes et de l'ouvrage tout entier.

"Father's Day in Gotham City. It is over one hundred degrees even at night. Out at Wayne Manor. In the house that once belonged to my parents. There is a new guest."

La conclusion de à propos de la Bande Dessinée : Batman : Dark Victory [2002]

Auteur Nicolas W.
89

Malgré son petit air de déjà-vu, Dark Victory réussit à nouveau à développer une histoire forte mêlant une intrigue policière finement construite à une réflexion sur la justice et le Batman. En affinant le personnage d'Harvey Dent/Double-Face et en introduisant Robin, Jeph Loeb et Tim Sale réalisent un des incontournables de l'univers de l'homme chauve-souris.

On a aimé

  • La vision de la justice
  • L'efficacité du polar
  • Le personnage de Dent/Double-Face
  • L'utilisation des freaks
  • L'introduction de Robin
  • Le thème du deuil
  • Le dessin de Sale

On a moins bien aimé

  • La structure
  • Les trop nombreux rappels

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