Critique Astoria [2006]

Avis critique rédigé par Vincent L. le samedi 17 mai 2008 à 08h40

Semi réussite ou semi échec ?...

Sorti en 2006 par Rôle et Stratégie, Astoria s’est tout de suite démarqué de la concurrence par un packaging différent et un matériel de jeu particulièrement original : ici, pas de boite en carton renfermant plateau de jeu, dé ou autres cartes, mais une boite en bois contenant des fioles en verre et des gemmes en plastique coloré. Visuellement, le jeu en imposait donc énormément. Mais le visuel du jeu n’était pas la seule bonne surprise ! En effet, en plus de son prix nettement moins élevé que celui de la moyenne des jeux, Astoria offrait aux joueurs la possibilités de jouer à deux jeux totalement différents avec le même matériel. Bref, ce superbe jeu “deux en un” au prix défiant toute concurrence s’était taillé un beau petit succès.
Mais deux ans plus tard, le souffle est retombé et Astoria s’est retrouvé noyé dans ce raz-de-marée de jeux de plateau qui, depuis, a submergé les boutiques. Jeu anonyme parmi d’autres jeux anonymes, Astoria a frôlé de peu le statut de jeu culte, et il s’en est finalement fallu de peu de chose pour qu’il devienne un classique.


Astoria propose deux jeux différents jouables avec le même matériel : utilisant un “plateau” de jeu recto-verso, il se divise en deux versions : la version laboratoire et la version épique.
La version laboratoire est la plus facile d’accès des deux. Il s’agit d’un jeu semi coopératif dans lequel les joueurs, répartis en deux équipes, doivent placer dans le laboratoire diverses gemmes pour créer des artefacts ; chaque gemme, prise isolement, est totalement inoffensive, mais combinée avec une autre, elle va déclencher un effet magique. Chaque équipe devant placer les gemmes de manière bien spécifique pour la réalisation de ses artefacts, les contacts seront une fatalité et les réactions en chaînes parfois désastreuses pour l’une des deux équipes (quand ce n'est pas les deux !). Une bonne petite surprise que ce jeu aux mécanismes très simples, mais qui demande malgré tout une stratégie assez complexe, d’autant que les membres d’une même équipe n’ont pas le droit de discuter entre eux. Malheureusement, passé quelques parties, lorsque tous les joueurs autour de la table connaissent ces mécaniques, les situations de blocage deviennent fréquentes et il faut souvent qu’une équipe accepte de se sacrifier pour tout débloquer afin que le jeu progresse. La durée de vie de la version laboratoire n’en est malheureusement que plus réduite.
Si la partie laboratoire apparaît comme une sorte de jeu d'échec, la version épique est en revanche un vrai jeu d'enfoiré. Ici, chacun des personnages va interpréter un rôle, il sera soit un “gentil” (trois maximum), soit l’une des trois factions de “méchants”. Dans la version épique, le roi d’Astoria est en train de mourir et ses trois alchimistes (les “gentils”) tentent de le soigner pendant que son château est assiégé par des barbares, par la foule en colère et par un dragon (les “méchants”). Le point fort de cette version est que chaque rôle est caché et que personne ne sait qui dirige quelle faction. Les mécanismes du jeu aidant, il s’avère qu’il n’est pas forcément si facile de déceler les objectifs réels d’un joueur habile. Contrairement à la version laboratoire, les règles sont ici beaucoup plus lourdes à digérer, même si, paradoxalement, les stratégies employées pendant la partie seront moindres. Quelque peu rédhibitoire à cause de cela pour le joueur néophyte, la version épique n’en reste pas moins fluide et rapide à partir du moment où les règles sont assimilées ; malheureusement, sur ce point, les choses ne seront pas forcément aisées et ce d’une part parce que certains points sont manquants dans les règles et, d’autre part, parce qu’aucune aide de jeu récapitulant les tours et les actions n’est proposée aux joueurs.

Malgré sont prix attractif (qui en fait, reconnaissons le, une très bonne affaire) et son visuel original, le matériel d’Astoria n’en est pas pour autant parfait. Au rang des choses qui vexent, la boite en bois est trop petite pour ranger convenablement le matériel. Si entasser sans logique aurait pu être une solution, le problème vient ici du “plateau” de jeu, qui n’est pas en carton mais en papier glacé, et donc fatalement très fragile. C’est ainsi que lorsque l’on ouvre la boite pour la première fois, le “plateau” est déjà abîmé par les fioles ! Un point de détail, certes, mais frustrant pour le joueur tatillon (à noter que Rôle et Stratégie vendent des plateaux en tissu épais pour remplacer celui en papier).
Enfin, pour terminer sur le matériel de jeu, il est dommage de constater – même si ce n’est qu’un point de détail – que les gemmes fournies ne sont pas en accord avec les couleurs des cartes ; ainsi, certaines couleurs très proches sont fréquemment confondues par les joueurs débutants.

La conclusion de à propos du Jeu de société : Astoria [2006]

Auteur Vincent L.
55

Fort d’un matériel original, d’une présentation hors norme, d’un tout petit prix et d’un concept de jeux “deux en un”, Astoria pêche tout de même à cause son cumul de défauts, certes mineurs, mais qui finissent par agacer. Il ne s’agit pourtant pas d’un mauvais jeu, seulement d’un jeu qui finit par laisser les joueurs relativement indifférents. Dommage…

On a aimé

  • Deux jeux totalement différents proposés,
  • Matériel beau et original,
  • Prix attractif,
  • Version laboratoire jouable à 2,
  • Version épique pas révolutionnaire, mais très sympathique.

On a moins bien aimé

  • Plateau de jeu en papier,
  • Couleur des gemmes par raccord avec celle des cartes,
  • Boite pas pratique pour le rangement,
  • Règles incomplètes,
  • Pas d’aides de jeu personnelles,
  • Durée de vie de la version laboratoire limitée.

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