Critique Le Capitaine du Polyphème #1 [2007]

Avis critique rédigé par Lucie M. le dimanche 30 septembre 2007 à 15h56

Un legs incongru

Jimmy Jones est un garçon solitaire et indiscipliné ; rongé par l’absence d’un père et la présence d’un beau-père borné et rigide. Un beau-père qui n’est autre que le Commandant Baker, commissaire naval de Newport qui épousa sa mère quand celle-ci fut exilée dans les colonies anglaises, par sa famille, après avoir connu et aimé le père de Jimmy ; un homme mystérieux qui la quitta pour rependre la mer. Mais le passé énigmatique du père de Jimmy va le retrouver en la qualité d’un legs familial étrange ; un bateau portant le nom de Polyphème. Jimmy Jones poussé par son beau-père à prendre la mer contre son gré abandonnera, comme l’a fait son père il y a de cela 15 ans, sa mère pour voguer sur son navire en tant que Capitaine Jones.
Le début de Jimmy Jones commence par une exécution. Une pendaison de pirates où y assiste toute la haute bourgeoisie anglaise. Ces faits barbares se déroulent en 1723 à Newport (Rhode Island) petite ville coloniale anglaise nord-américaine abritant un célèbre port de plaisance qui fut le témoin de commerce d’esclaves et fut l’un des premiers endroits où des actes de défi envers les Britanniques eurent lieu. Une petite ville côtière où les protocoles de la haute bourgeoisie planent allégrement. L’atmosphère est plantée avec habileté par le scénariste Francesco Artibani. Comment ne pas comprendre la petite rébellion du jeune Jimmy Jones face à un beau-père conventionnel et une mère qui lui cache la véritable identité de son vrai père?

Une identité qui lui sera révélée grâce à la venue d’un notaire pour lui léguer le Polyphème avec tout son équipage. Jimmy Jones se fera une joie de contourner l’ordre établi et embarquera contre la volonté de sa mère sur ce navire qui maintenant lui appartient. Mais il devra apprendre à devenir un Capitaine respecté par son équipage. Un équipage qui n’est autre qu’un ramassis de pirates mal intentionnés. Jimmy Jones sera heureusement conseillé par Pearl, un singulier Maître d’équipage. Néanmoins, le jeune Jimmy aura de nombreux désagréments face à un équipage de boucaniers directement sortis de l’enfer. Et toute l’étendue du scénario de Francesco Artibani se dévoilera à la page 46 vers la fin de ce premier tome quand Jimmy Jones s’égarera par mégarde sur le gigantesque Polyphème.
C’est également à ce moment-là que le coup de crayon d’Alessio Coppola prendra une réelle ampleur. Nous serons captivés par cette pleine page 46 nous dévoilant les enjeux terrifiants que Jimmy Jones risque de découvrir à propos de son navire le Polyphème et de son équipage. Pourtant, dès le début de l’album nous sommes charmés par les contours des personnages et des détails des décors rehaussés par une coloration à l’accent chaud et profond réalisé par Juliette Nardin. Mais grâce à l’ampleur graphique de la page 46 nous sommes complètement sûrs que le coup de crayon d’Alessio Coppola peut interpréter autre chose que du réalisme serein et envahir sa BD d’une touche de folie.

La conclusion de à propos de la Bande Dessinée : Le Capitaine du Polyphème #1 [2007]

Auteur Lucie M.
75

Un premier tome cachant bien son jeu par un début d’histoire assez conventionnel, mais néanmoins accrocheur qui prend soudainement une ampleur graphique et scénaristique en fin d’album. Les deux auteurs, Francesco Artibani et Alessio Coppola, forment un duo probant puisque nous sommes enchantés par l’atmosphère réussie du premier tome des aventures marines et « piratesques » du jeune Jimmy Jones !

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