Critique L'algébriste [2006]

Avis critique rédigé par Manu B. le mardi 9 mai 2006 à 08h21

Un univers riche ! (import)

Fassin Taak est un Slow Seer, il fait des recherches à Nasqueron parmi les Dwellers, un peuple d'extra-terrestres susceptibles et dangereux (donc susceptibles d'être dangereux) de 6 mètres de diamètre vivant sur les géantes gazeuses de tous les systèmes planétaires, dont l'espérance de vie peut atteindre des millions d'années, voire plus. Or le système voisin vient d'être envahi par la flotte du cruel Archimandrite Lusiferous qui lorgne sur le système où Fassin et les milliards d'autres êtres vivent isolés depuis que leur portail de trou de ver a été détruit. Ils sont isolés en attendant que la flotte du Mercatoria arrive en renfort. Fassin se voit confier une mission qui pourra les sauver...
Quelle bonne coïncidence qu'en quelques mois, Iain M. Banks soit traduit d'une part par Fleuve noir pour la plage de verre, et par Bragelonne pour l'Algébriste (the Algebraist) pour deux romans qui ont été écrits à presque 25 ans de d'intervalle. Deux romans de space opera, deux romans qui ne se situent pas dans le terrain de jeu de Banks: la Culture. Ce qui nous amène à voir d'une part la facette de cet auteur à créer un autre univers hors des sentiers qu'il connaît bien, et d'autre part à voir le parcourt qu'il a effectué en 25 ans.
La première chose que l'on constate lorsque l'on referme ce roman est que le romancier écossais n'a rien perdu de son sens du spectacle. Car malgré la remarque pleine d'humour qu'il glisse dans son Interview donnée à Actusf (http://www.actusf.com/php/modify.php?articleID=4125), où il écrivait: "Et je n'aurais sans doute plus l'énergie suffisante aujourd'hui pour écrire un roman avec autant d'action.", force est de constater que même si l'action n'est plus le coeur de ce dernier roman, les scènes d'action sont des moments forts, d'une violence parfois inouïe. Le verbe a surclassé l'énergie.
Iain M Banks nous entraîne dans un roman aussi étoffé que linéaire. Je m'explique. Le fait est que le rythme est souvent coupé par des références à des personnages secondaires qui n'ont finalement que peu d'influence. Ainsi Sal et Taince, par exemple, n'ont finalement pas l'importance auquel on s'attendait alors que la part qu'ils ont dans le roman est assez importante, notamment dans la première partie du roman qui est d'une lenteur incroyable, alors que Fassin joue un jeu dangereux contre la montre: il doit effectuer sa mission avant l'arrivée de Luseferous. Et pourtant Banks sait d'habitude y faire avec les flashbacks, quand on pense à l'usage des armes, où même la plage de verre où chaque retour en arrière servait à mettre en valeur l'action présente. Or ici, elle dessert le moment présent, plutôt qu'autre chose. Evénement. Banks aurait il raté son effet ? Possible. Et que dire de Luseferous ? C'est LE Méchant. L'ultime. Le cruel despote. Procédé manichéen ? On se pose la question tant le début fait naître de questions sur ce roman. Son rôle dans le dénouement me laisse perplexe.
Et puis vient l'humour, les jeux de mots, les expressions, les procédés stylistiques qu'il affectionne tant, l'ironie car Iain M Banks est aussi un agréable conteur et écrivain, il joue avec les mots, c'est un acrobate littéraire. Il joue avec ses personnages avec ces improbables Dwellers qui vivent des millions d'années, voyant des civilisations naître et mourir dont ils se moquent complètement, obsédés par leurs clubs, leurs kudos leurs fêtes, leurs jeux de guerre et de courses. Ces ET sont capables d'une puissance militaire incroyable, comme d'une cruauté inhumaine vis à vis de leurs rejetons. Un peu comparables aux IA de la Culture en quelque sorte.
Enfin vient le grand spectacle, l'esbroufe, la parade, l'évasion, la rencontre avec les races étrangères, plus classique, plus dangereuse, plus clinquante. Le space opera dans toute sa grandeur. C'est pourquoi ce roman est une déception dans le sens où quelques défauts plombent réellement le rythme du roman dans sa globalité, malgré ses nombreuses qualités d'écriture, de richesse d'univers et spectacle. Un grand Dommage !

La conclusion de à propos du Roman : L'algébriste [2006]

Auteur Manu B.
75

C'est du space opera flamboyant, à l'univers empli d'espèces extra-terrestres jubilatoires, de Réalité virtuelle, d'Intelligences Artificielles, d'humour et de rebondissements. Dommage que l'auteur mette en place autant de personnages dispensables, ce qui a considérablement alourdi l'ensemble. C'est parfois long, lent, interminable, au rythme des dwellers...mais à lire de toute urgence !

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