Le Magazine Ravage change de formule

Léonidas Vespérini nous en explique les raisons

Ravage, le célèbre magazine des jeux de figurines fantastiques, change de format. En effet, il abandonne désormais son grand format à couverture cartonnée, pour un plus classique, à couverture souple. Il entre ainsi dans le même moule que les deux autres parutions des éditions Thermopyles, à savoir Mana Rouge et Bella Sara. Léonidas Vespérini, rédacteur en chef de Ravage, nous en dit un peu plus sur cette mutation.

Nicolas L. : Bonjour Léonidas Vesperini, qu’est-ce qui vous a poussé à changer le format de Ravage ? Léonidas Vespérini : Plus qu'un changement de format, c'est véritablement un changement de formule. Ravage avait un peu évolué durant les 7 premières années de son existence, mais il était temps de passer une nouvelle étape. C'est marrant, car je me souviens, lors de la dernière interview que tu avais faite, que tu m'avais demandé si Ravage et Mana Rouge, après la reprise des titres par Thermopyles, allaient se rapprocher du point de vue de la maquette. Eh bien, la réponse se trouve avec cette nouvelle formule de Ravage, qui en effet, est plus proche de Mana Rouge sous certains aspects. Le Logo est plus graphique, plus moderne, plus évocateur, et possède désormais un symbole (le R sur fond de socle de figurine) qui permettra de reconnaître instantanément le magazine, comme la boule de feu pour Mana Rouge. Autre changement, plus de pages, 16 très exactement, soit un magazine de 84 pages au lieu des 68 précédemment. La maquette est également beaucoup plus moderne, avec une police plus agressive et davantage de fond blanc qui permettent de mieux faire ressortir les icônes et les photos de figurines. La galerie des photos de figurines est plus grande et mieux mise en valeur. En plus des pages d'actualité classiques et des nombreuses pages consacres aux jeux Games Workshop, nous proposons aussi des sections "officielles" pour chacun des grands jeux du marché : Confrontation, AT-43, Hell Dorado, Warmachine, Infinity, Tannhäuser, BattleLore, Golgotha... Nous devrions aussi bientôt avoir une section Star Wars et D&D minis. Ces pages sont entièrement approuvées par les éditeurs, qui ont ainsi l'occasion de proposer des sortes de suppléments pour leurs jeux en profitant de la périodicité du magazine. Lecteurs comme éditeurs y trouvent leur compte, et nous aussi ! Enfin, nous avons multiplié les insertions, avec pour inaugurer cette nouvelle formule, un insert tout fait exceptionnel : une figurine exclusive pour AT-43 ou pour Confrontation 4 ! Ces figurines ne peuvent être trouvées nulle part ailleurs, et nous fournissons les règles officielles pour pouvoir les jouer en tournoi. Le lecteur peut choisir la figurine qui l'intéresse le plus, puisque nous en mettons le même nombre sur le marché, avec une couverture alternative. Les réactions sont très enthousiastes, d'après les premiers retours que nous ont communiqués les magasins qui distribuent Ravage. N.L. : Comment se porte le marché du jeu de figurines fantastiques ? L.V. : Paradoxalement, le marché est actuellement fragile, comme en témoignent les difficultés rencontrées par Games Workshop, qui a du procéder à des licenciements en France comme dans le reste du monde, ou encore Rackham, qui a du également licencier du personnel et qui est sorti d'une période d'observation judiciaire. Mais en même temps, il n'y a jamais eu autant de nouveaux éditeurs, autant de jeux de qualité, et tout semble montrer qu'une "épuration" s'est faite. On assiste à la montée en force des jeux prépeints, qui touchent un public différent de celui de la figurine traditionnelle, il faut le signaler. Le jeu de figurine à peindre classique ne va pas disparaître de sitôt, cela dit. N.L. : La mode des figurines prépeintes a-t-elle changé la donne ? L.V. : Oui, bien sûr, mais encore une fois, le public qui joue à ce type de jeu n'est pas le même que le public classique des figurines à monter et à peindre (Warhammer 40000, Warhammer, Hell Dorado, Warmachine, pour citer les plus connus). Les jeux de figurines prépeintes visent un public plus large, plus habitué à l'aspect instantané des jeux modernes. Mais ils visent aussi certains joueurs plus âgés, qui du fait de la vie active et des responsabilités familiales, n'ont plus le temps de passer des heures à peindre leurs figurines, et qui se remettent à leur ancienne passion. La donne est changée, dans la mesure où tous les éditeurs envisagent à plus ou moins long terme de sortir un jeu de figurines prépeintes, alors qu'il y a quelques années, certains éditeurs juraient qu'on ne les y prendrait pas ! On va donc en voir de plus en plus, et la réticence sera de moins en moins marquée chez les "puristes" de la figurine classique. Car de plus en plus de modélistes repeignent les figurines prépeintes, ou les améliorent, ce qui est infiniment plus rapide que de peindre une figurine de A Z. Or, gagner du temps devient un enjeu majeur pour tous les jeux modernes. N.L. : Comment vois-tu l’avenir de ce hobby ? L.V. : Je pense qu'il a encore de beaux jours devant lui. La figurine est devenue aujourd'hui un élément presque indispensable de la plupart des gros jeux de plateau. De plus, le prépeint rend cette passion beaucoup plus accessible. Le jeu de figurine fantastique à peindre va perdurer lui aussi, même s'il atteint sans doute aujourd'hui ses limites. Cela dit, même en difficulté, Games Workshop reste un géant et ses univers sont de plus en plus déclinés sur de multiples supports (livres, jeux de rôle, romans, jeux vidéo, jeux de plateau, etc.). Le recrutement de masse est donc en place, ce qui permettra à d'autres éditeurs plus modestes de continuer à surfer sur la vague.

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