Documentaire sur le cinéma belge
Une surprise : des réalisateurs de films Z

Ci-dessous un article extrait de La Libre Belgique, concernant une documentaire qu'il me tarde de voir (et je ne dis pas cela patriotiquement parce que je suis belge, mais simplement parce que le sujet me plait assez) :
César Babarius chez les Bassi-Mosan, Wallonie 2084 ou La patrouille infernale ne font pas (encore) partie des classiques du cinéma, mais qui sait? Un jour peut-être, ces films belges inconnus feront-ils partie de notre patrimoine cinématographique.
Bénéficiant d'une sélection à Cannes hors compétition (lire LLB des 15 et 17/05), le documentaire de Frédéric Sojcher, «Cinéastes à tout prix» déboule sur le grand écran après une diffusion à la télévision belge (la deux/RTBF). C'est lors de la rédaction de «La kermesse héroïque» consacrée au centenaire du cinéma belge que le réalisateur et historien Frédéric Sojcher a découvert trois francs-tireurs de la caméra: Frédéric Hardy, Max Naveaux et Jean-Jacques Rousseau. OEuvrant dans l'ombre depuis des années, ils ont impressioné des mètres de péloche, donnant au cinéma de genre, qu'il soit de guerre, comédie, fantastique, péplum, des oeuvres qui fleurent bon le terroir wallon.
Le premier est un ancien professeur d'économie. Avec une bande d'amis et son acteur fétiche Christian Vranken, il a parodié péplum, polars ou comédies - comme un «Don Camillo» hanté par des macralles bien de chez nous (avec des trucages optiques hérités de Méliès).
Le second fut longtemps projectionniste d'exploration du monde. Depuis les années 60, Naveaux a tourné film de guerre sur film de guerre. Sans budget, bien sûr, mais à balles réelles, ayant obtenu sur simple demande auprès de l'armée des caisses de munition! Aujourd'hui octogénaire, Max Naveaux ne désespère pas d'un jour terminer son «Jour le plus long» à lui.
Quant à Jean-Jacques Rousseau, le plus folklorique, c'est masqué qu'il avance. Ce maître-maçon a su réunir une équipe de techniciens et d'acteurs fidèles. Si Jean-Claude Vandamme ne s'était pas exilé, il aurait sûrement travaillé pour lui... A défaut, Rousseau a trouvé en René Cuba un parfait héros récurrent. «Le cinéma est un art barbare», lâche le cagoulé, qui fait ses castings au marché et remplace le «Silence, on tourne!» par un coup de pistolet.
Grâce à la personnalité de ses trois protagonistes, le documentaire de Sojcher roule tout seul, accumulant les anecdotes plus savoureuses les unes que les autres. Si le passage de l'objet au grand écran n'est pas toujours évident, on reste aussi un peu frustré des quelques trop rares extraits des films de ces réalisateurs de l'impossible. Car ceux de Naveaux n'ont pas l'air plus mauvais que certaines séries Z, ceux de Rousseau pas plus indignes qu'une production Corman ou ceux de Hardy franchement cocasses avec leurs Romains à l'accent belge et Jean-Marie Happart en toge de sénateur (antique). A quand une intégrale en DVD?

Auteur : Gil P.
Publié le samedi 22 mai 2004 à 10h19

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