Présentation de Cash' n guns second edition, un jeu pas fantastique mais presque
Après les tontons flingueurs, voici les joueurs flingueurs...

Voici une présentation critique de jeux qui ont traversé notre espace-temps, nos tables gravitationnelles, mais qui sont à la frontière du fantastique, mais pas complètement alors, on vous en parle simplement. On s'intéresse à Cash'n guns qui fait son retour sur les tables avec une seconde édition. Qu'ont encore trouvé les belges aux sombreros pour animer nos soirées gangsters ?



Ça va flinguer encore plus !


Le pactole est là, devant eux, les liasses abondantes et épaisses. Petit problème, c'est le moment de partager ce butin prometteur d'un futur clinquant. Comment cela va se passer ? Pedro et Nikita ont l'air un poil tendu... Les flingues sont à portée, les chargeurs bien pleins.



La boîte sanguine.


Cette seconde édition se colore d'un habit rouge et des illustrations de John Kovalic. L'ambiance crapules et gangsters se marie parfaitement avec le ton humoristique de l'artiste. Cette version propose maintenant huit flingues (six dans la première) et des règles allégées, si cela était encore possible... Repos production envoie sévère et les balles (qui sont des cartes) vont siffler.



La règle pour devenir un gangster riche.


Devenir le plus riche et rester vivant, voilà votre leitmotiv dans Cash'n guns.


Une partie dure huit tours, pas un de plus, lesquels se découpent en sept phases. On commence par piocher huit cartes Butin (au hasard). On trouve du flouze, des diamants, des chargeurs, des tableaux et des premiers soins dans ce magot. Chaque joueur choisit secrètement une balle, soit de la blanche, soit de la vraie pour faire un peu mal aux copains. On braque celui qu'on n'aime pas tous en même temps (les tricheurs ou les trop lents sont exclus). Le parrain, l'enfoiré du moment, ordonne à un aimable collègue de pointer son flingue sur quelqu'un d'autre. Ensuite, les joueurs ciblés se dégonflent en s'aplatissant comme une carpette ou bombent le torse, quitte à crever, en s'époumonant « Banzaï ». On tire les bastos. Les joueurs blessés se couchent (pas de butin à ce tour) et râlent (en criant vengeance). Au bout de trois blessures, on clapse. Le partage commence par le Parrain qui s'empare d'une carte Butin. On continue ainsi jusqu'à ce que tout soit pris. Alors, un nouveau tour commence. Si le parrain ne plaît pas, au lieu de ramasser du pognon, on s'empare de la carte Bureau et on devient le nouveau parrain pour le prochain tour.



Du cash, des flingues et des gros enfoirés.


Cash'n guns ne fait pas dans la nuance, c'est un jeu clairement tourné autour de l'embrouille, des coups dans le dos, de la traîtrise et d'un soupçon de sadisme. Il faut devenir le plus riche, donc pour cela, aucun scrupule à écarter les concurrents. On s'acharne sur un pauvre bougre sous le prétexte futile qu'il semble le plus achalandé au niveau de l'oseille. L'ambiance colle vraiment aux mécanismes d'une simplicité redoutable. Les flingues en mousse sont une idée extraordinaire qui renforcent la thématique choisie. Cash'n guns est un jeu où l'atmosphère « gangsters » ne s'apparente pas à un habillage artificiel. L'auteur Ludovic Maublanc délivre un ensemble vraiment porté par cet univers marginal. On revêt sans effort, parfois on flirte avec le jeu de rôle si les joueurs s'investissent un minimum, notre côté sombre, notre « autre moi » afin de pourrir notre prochain, de libérer nos instincts les moins sociétaux. Pourtant, l'humeur se veut très « potache », très bon enfant, sauf vraiment avec les personnes susceptibles. On ne cesse de rire lorsqu'on s'en prend plein la tronche suite à une « vendetta » inopportune, ou si on rafle la mise en solo. Cash'n guns s'appuie sur des tours dynamiques et des parties rapides, donc on ne s'ennuie pas une seule seconde. Cette seconde édition diffère de la première par la possibilité de jouer jusqu'à huit participants, un partage du butin simplifié, de nouvelles cartes Butin (Diamant, chargeur...) et l'abandon de certaines variantes (Les cartes Rôle avec un flic infiltré, le téléphone). A la place, on a le droit à seize cartes Pouvoir au lieu des dix de la boîte de base. Après le « gangsta rap », voici le « gangsta game » !



En conclusion


Cash n' guns seconde édition ne diffère pas énormément de son aîné, le partage du butin a été simplifié de manière positive et on constate la disparition de variantes moyennement utiles. Le jeu demeure toujours autant porté par ses parties fluides et dynamiques, ses règles efficaces et simples, et son ambiance chauffée à blanc avec son lot de coups fourrés, de trahisons, de filouterie. Cash'n guns est un jeu avec un thème fort, un matériel intelligent (les flingues en mousse), et dopé par des illustrations de John Kovalic (illustrateur de Munchkin entre autres). Quel chemin parcouru depuis Killdog (en encart dans le feu magazine Jeux sur un plateau en 2004). Un des meilleurs jeux d'ambiance « crapules » de ces dernières années !


 


Descriptif technique :


Auteur : Ludovic Maublanc / Illustrateur : John Kovalic


Éditeur : Repos production / Distributeur : Asmodée


Genre : ambiance, gangster, alliance, trahison / Âge : dès 10 ans


Nombre de joueurs : 4 à 8 / Durée : 30 minutes


Sortie en boutique : septembre 2014 / Prix : environ 30 euros


Note du jeu : 9/10


 

Auteur : Amaury L.
Publié le dimanche 25 janvier 2015 à 06h00

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