BIFFF 2013 : Bilan sur la 31ème édition du Festival
Yes, but it's still hot...

La 31ème édition du Festival International du Film Fantastique de Bruxelles (BIFFF) vient de fermer ses portes après douze jours endiablés mélant projections de films, rencontre avec des invités, masterclasses et animations diverses.

On ne le répétera jamais, mais le BIFFF est un festival unique en son genre, unique par son énergie, son ambiance festive, sa manière de célébrer comme il se doit le cinéma fantastique tout en faisant venir nombre d'invités prestigieux (ou en passe de le devenir). Le public bruxellois a une nouvelle fois répondu présent, amenant sa bonne humeur et son état d'esprit aussi mordant que profondément respectueux. Définitivement, le BIFFF est LE festival que se doit de faire au moins une fois tout amateur de cinéma de genre !

Cette année, le festival a installé ses quartiers au Palais des Beaux-Art de Bruxelles, en plein coeur du centre ville historique. On craignait de regretter le charme des locaux de Tour & Taxi (que le BIFFF squattait depuis maintenant quelques années), mais on n'est presque immédiatement tombé sous le charme des nouveaux lieux, que l'équipe du festival s'est parfaitement approprié. Ainsi, une fois entré dans le Palais des Beaux Arts proprements dit, on descend vers les étages inférieurs où se retrouve le coeur du festival : body-painting, maquillage, boutique DVD accueillante, comics, bar, ...

Nouveauté liée à ces nouveaux locaux : la présence de deux salles de cinéma. Le risque était de diviser le public du BIFFF - composante essentielle du charme et de l'énergie du festival - mais il n'en est en fait rien. On y retrouve la même ambiance survoltée faite de privates jokes et de commentaires bien sentis, et ce sentiment de regarder les longs-métrages avec un groupe de potes (un groupe de plusieurs centaines de potes en fait). On ne le dira jamais, quitte à voir un mauvais film, autant le voir au BIFFF (certains des plus mauvais films ont donné lieu à quelques unes des meilleures séances).

On regrettera toutefois le décalage des séances du minuit à une heure. Trop tardif, l'horaire rend la salle moins énergique (terminer à trois heures du matin après avoir vu six films, c'est raide !), ce qui est d'autant plus dommage que ces séances projettent assez rarement d'excellents films, et que l'ambiance amenée par le public est indissociable du long-métrage en lui-même.

 

Films :

110 longs-métrages ont été diffusés pendant ces deux semaines de festival. La programmation s'est une nouvelle fois avérée hétéroclite (pour notre plus grand bonheur !), proposant des films aux budgets diamétralement opposés, de nationalités que l'on n'a pas l'habitude de voir dans nos salles obscures (Hongrie, Malaisie, Estonie). De grands écarts qui permettent de découvrir des oeuvres hors-normes - parfois réussies, parfois nettement moins - mais qui ont une indéniable qualité : leur écclectisme particulièrement appréciable.

Malgré quelques petites interrogations vis à vis de la présence de certains long-métrages (certains films, au delà de leurs qualités intrinsèques, n'avaient rien à faire dans un festival de film "fantastique", à l'instar du drame historique Night Train to Lisbon de Bille August), la programmation de cette année 2013 s'est révélée très qualitative, alternant judicieusement entre films attendus (Oblivion, Mama, Upside Down) et belles surprises venues de nulle part (The Man from the Future, Earthbound, I declare war).

L'ensemble de la programmation compte quatre compétitions différentes : Internationale (avec douze longs-métrages venus de six pays différents), Européenne (avec onze longs-métrages européens), 7th Orbith (seize longs-métrages produits dans des conditions d'indépendance financière) et Thriller (neuf longs-métrages). A côté de cela, nombre de films étaient présentés tout simplement hors-concours, avec notamment quelques avant-premières mondiales (The Between, Afterparty, Trap for Cinderella).

Fait étonnant, les films sélectionnés dans la compétition internationale étaient parmi les moins intéressants présentés. En fin de festival, le suspens n'était pas vraiment à son comble, un seul film sortant vraiment du lot (Ghost Graduation qui, d'ailleurs, a eu le prix). Même chose pour la compétition européenne, avec seulement deux films réellement remarquables dans une programmation quelque peu atone (May I Kill You et Earthbound, qui ont été récompensés tous les deux).

Malgré des longs-métrages qualitatifs, la compétition thriller n'était quant à elle pas très "thriller" : drame historique (Night Train to Lisbon), drame policier (Trap for Cinderella), drame tout court (Pieta) ; là aussi, Confession of Murder a eu le prix sans beaucoup de concurrence. Finalement, la surprise est venue de la compétition 7th Orbith, d'ordinaire plus pauvre en terme de programmation, mais qui cette année contenait quelques uns des meilleurs films (I declare war, Vanishing WavesBlancanieves qui a eu le prix).

C'est donc hors compétition que l'on a eu la majorité des films les plus intéressants (Maniac, Citadel, Found, The Man from the Future, In The Name of Sherlock Holmes, John Dies at the End, GrabbersZombie Fever, Robo-GRurouni Kenshin, Taichi Zero, Redd Inc., Oblivion, etc.), ce qui, pour le spectateur, n'a absolument aucune incidence (en compétition, hors compétition, cela ne change rien à l'accessibilité des projections). A noter, également, la projection de Jurassic Park 3D, qui aura donné l'occasion de revoir ce chef-d'oeuvre sur grand écran !

A noter également un forcus sur le cinéma irlandais très qualitatif. Mis à part le pétard mouillé Stitches, les festivaliers auront pu découvrir les excellentes surprises que sont CitadelGrabbersByzantium et Earthbound. De plus, à côté des projections, il était possible de se rendre à la cinémathèque pour revoir des "classic monsters from universal" (Frankenstein, La Momie, L'Homme invisible, etc.) ou la rétro Neil Jordan (La Compagnie des loups, Entretien avec un Vampire, Ondine, etc.).

Niveau vrais mauvais films, force est de constater qu'on l'on en a eu nettement moins que les autres années. Certes tous les longs-métrages n'étaient pas transcendants, mais peu étaient vraiment sans intérêts. Finalement, ce sont presque les plus connus et les plus attendus qui ont suscité les déceptions les plus grandes (Les Âmes Vagabondes, Massacre à la tronçonneuse 3D) avec, à côté, un petit nombre de purges vraiment affreuses (Fairytale, Hellbenders, Hellgate).

La Fantastic Night et son excellent programme : Mama, John Dies at the End, Fresh Meat et Grabbers.

 

Invités :

Cette 31ème édition a accueilli quelques invités prestigieux : Neil Jordan présentait son nouveau film (Byzantium), Roland Joffé présidait le jury international en compagnie de Iain Softley, John Hough a été sacré Chevalier de l'Ordre du Corbeau et Dario Argento est venu avec son Dracula 3D. A côté de ces maîtres étaient venus nombre de réalisateurs présentant leurs premiers films : Javier Ruiz Caldera (Ghost Graduation), Andrés Muschietti (Mama), Giorgio Serafini (The Between), Paul Hough (The Human Race) ou Martin Villeneuve (Mars et Avril) faisaient partis des nombreux invités.

Dans l'ambiance bien particulière du BIFFF, il est demandé aux invités de se préter aux petit jeu de la chanson, réclamé avec insistance par le public (malheur à celui qui s'y refuse !). Nous étions là, nos caméras étaient braquées desssus, petit best-of !

 

Animations :

Cette nouvelle édition a notamment accueilli son lots d'animation et d'évènementiels habituels : concours de bodypainting, de make-up, zombies-parade. Seul le traditionnel Bal des Vampires a été annulé (et reporté à Halloween). On aura cependant moins vu de happening cette année, les locaux des Bozars étant moins propices à ce genre de choses que la grande surface de Tour & Taxis. A côté de cela, les festivaliers auront également pu assister aux masterclasses de Neil Jordan, Dario Argento et Jean Jacques Rousseau, et à une conférence sur le passage du 35mm au numérique.



 

 

 

Et pour finir...

Voilà, ce 31ème BIFFF est passé, et se pose donc comme une excellente édition, tant en terme de films, d'invités, d'animation que de Cuvée des Trolls ! On se quitte sur un petit récapitulatif des films vus, notes à l'appui, et sur nos coups de coeurs ! Rendez-vous l'année prochaine !

 

Compétition Internationale :
Corbeau d’Or : Ghost Graduation (SFU) / Ghost Graduation (Jury)
Corbeau d’Argent :  Abductee et American Mary


Compétition Européenne :
Mélués d'Argent : Earthbound (SFU) / May I Kill You (jury)
Mention spéciale du jury à Earthbound
 


Compétition 7th Orbith :
I declare war (SFU) / Blancanieves (jury)
Mention spéciale du Jury à Vanishing Waves


Compétition Thriller :
Confession of Murder (SFU) / Confession of Murder (jury)


Prix du public :
The Man from the Future (SFU) / Ghost Graduation (Public)

 

Détail des films et des notes :

On les a raté : Abductee, Abracadabra, Au nom du fils, 100 Bloody acres, Bellengu, Berserk 2, Blancanieves, Crawlspace, Dust Up, Don’t click, Forgotten, Fresh Meet, Forgotten, Key of Life, Kiss of the damned, Hansel and Grethel Get Backed, Horror Stories, Moon Man, Rat King, Red Sword, Remington and the curse of the zombadings, Sawney : Flesh of man, Snot Rockets, Spiders 3D, Thale, The 25th Reich, The Brass Teapot, The Complex, The Grand Heist, The Peachtree, The Forest, The life of Budori Gusuko, The weight, Zombie Fever.

On s’est endormi devant : A haunting in Georgia, Dust Up, Ghostsweepers, Pastorela

Team presse 2013 du Bifff

et merci - comme toujours - de l'accueil de Jonathan et sa team presse 2013

Auteur : Vincent L.
Publié le dimanche 14 avril 2013 à 20h50

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