Trois questions à Kim Stanley Robinson
Ecrivain américain spécialisé dans les récits martiens

Dans le cadre d'articles sur la conquête de l'espace et l'astronomie, Libération a interviewé aujourd'hui l'écrivain Kim Stanley Robinson. Vous trouverez ci-dessous trois des questions posées à l'écrivain.
Pourquoi Mars est-il un thème important dans la science fiction? Parce que Mars est proche de nous et visible à l'œil nu (particulièrement en ce moment - NdZemaG : Mars est visible tous les soirs jusqu'à la mi-septembre). Mars est réel, et encore inexploré. Comme tel il représente la possibilité totalement utopique du futur, car Mars semble quelque peu détaché de la Terre et de son histoire (du moins en apparence). Il combine l'emphase de la science fiction sur le futur et la nouveauté (aller là-bas est le plus dur que nous puissions faire aujourd'hui, ce qui est intéressant en soi). En termes lacaniens, Mars cumule trois des principales catégories, le vrai, l'imaginaire et le symbolique.
Pensez-vous qu'il y a une vie sur Mars? C'est une question très importante à laquelle nous ne pouvons pas encore répondre. Mon avis est seulement un reflet de celui des planétologues en qui j'ai le plus confiance. Chris McKay (ma principale source dans ce domaine) avance que les glaces qui sont à la surface de la planète depuis 4 milliards d'années auraient enfoui toute forme de vie souterraine, ce qui aurait suffi à anéantir toute forme primitive de vie martienne. Et des météores de la Terre sont arrivés sur Mars (et vice-versa), durant ces millénaires. Ainsi, la vie terrienne peut être là-bas, au creux des roches.
C'est une bonne raison pour envoyer des humains plutôt que des robots. Les missions robotisées, c'est déjà bien et un jour, l'une d'elle finira par trouver de la vie. Mais l'homme saura encore mieux découvrir une planète avec en tête un travail de géologue/biologiste. Mais ce n'est que lorsque nous irons là-bas que nous pourrons répondre définitivement à la question de la vie martienne.
Pensez-vous que nous irons sur Mars? Pour y rester? Nous le ferons certainement, c'est évident. La question de quand nous irons est plus compliquée. Nous pourrions être là-bas en dix ans. Quand nous serons là-bas, cela se passera comme en Antarctique au siècle dernier, je crois. Premières missions isolées (dans 20 ou 30 ans, peut-être d'abord les Chinois?), puis une équipe scientifique plus stable (dans 50 ans, internationale); puis peut-être des hommes naîtront sur Mars et une culture grandira (un siècle à un millier d'années).
Mars la rouge, Mars la verte, Mars la bleue, traduit par Michel Demuth, publié par les Presses de la Cité entre 1995 et 1997, trois volets actuellement réédités en Pocket SF.
L'intégralité de l'article sur le site de Libération : Cliquez ici

Auteur : Gil P.
Publié le lundi 1 septembre 2003 à 16h59
Source : Libération

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