Les Aventures de Tintin : le Secret de la Licorne
Visite des Studios WETA - Wellington, Nouvelle-Zélande

Tintin approchant à très grand pas (voir notre critique) on nous a fait parvenir un texte autour d’une visite des Studios Weta, certes sur le fond assez promotionnel mais fortement intéressant. Donc non, nous n’avons pas eu la chance de visiter les Studios Weta et de rencontrer Spielberg, mais oui le film vaut assez le détour pour vous transmettre cette featurette textuelle.


Au cours de la post-production des  « Aventures de Tintin », Des journalistes ont eu la chance d’être invités à visiter les studios WETA à Wellington en Nouvelle-Zélande, afin de découvrir de plus près les procédés utilisés pour réaliser le film.


La majorité des albums de Tintin ont été publiés dans les années 1930, 1940 et 1950, les grands classiques étant Le Lotus bleu et Tintin au Tibet, qui se sont vendus à plus de 250 millions d’exemplaires et ont été publiés dans pas moins de 100 langues différentes.  Les points phares de cette journée sont la visite guidée des locaux de WETA, qui a donné vie à la Terre du Milieu (le Seigneur des Anneaux),  Pandora (Avatar) et, plus récemment, aux singes de La planète des singes les origines. On a également promis aux journalistes un entretien avec  Peter Jackson et Steven Spielberg pour parler de la réalisation du film. Dans ce film d’animation, Tintin est interprété par Jamie Bell (Billy Elliot, The Eagle), le Capitaine Haddock par le légendaire Andy Serkis (King Kong, Le Seigneur des Anneaux), Dupond et Dupont par Simon Pegg et Nick Frost (Paul, Hot Fuzz) et le méchant Sakharine par Daniel Craig (Casino Royale et Munich de Spielberg).

 



Présentation par Peter Jackson et Steven Spielberg


Après un solide petit-déjeuner, qui n’aurait pas déçu le Capitaine Haddock, Les journalistes sont conduits dans une salle de projection où  Peter Jackson les accueille en personne. Une fois tout le monde installé, il  informe que Steven Spielberg se joindra à eux sous peu par vidéoconférence depuis Los Angeles.


Jackson démarre la présentation en expliquant que Spielberg avait acheté les droits cinématographiques de Tintin au début des années 1980 et l’avait initialement imaginé comme un film en prises de vues réelles. Le seul hic, c’était que l’on sentait que Milou, l’héroïque chien de Tintin, devait être un animal en images de synthèse. Très vite, lors d’une conversation Spielberg (qui était en train de tourner La Guerre des Mondes), réussit à convaincre Jackson, tintinophile de longue date, d’essayer de faire un test pour voir ce que cela pourrait rendre. Comme Jackson tournait King Kong à cette époque et qu’il avait un service de maquillage sous la main, il filma une petite séquence avec lui-même en Capitaine Haddock et un Milou en images de synthèse réalisées par WETA, qui courait autour. Steven Spielberg commenta ultérieurement cet essai en estimant qu’il avait eu deux résultats : le convaincre en premier lieu qu’il avait un complice en la personne de Jackson et, en second lieu, qu’il ne ferait pas un film en prises de vues réelles.


Tintin 1

À ce moment-là, Steven Spielberg rejoint le groupe en  vidéo conférence. Le réalisateur semble en grande forme et se met à rire et à plaisanter avec Jackson. Il semble que les journalistes ont immédiatement le sentiment que ces deux poids lourds d’Hollywood partagent une réelle amitié, se chamaillant comme de grands enfants. Lorsqu’ils s’assagissent, ils présentent une double séquence du film. Ces passages inachevés sont une scène de poursuite avec Milou, le chien de Tintin, puis un voyage en avion avec  Tintin et le Capitaine Haddock (bon depuis le film a été vu en entier en conférence presse). Ils confient également que la musique qu’ils entendent est celle de John Williams, le compositeur de prédilection de Spielberg. Elle n’a été ajoutée que quelques jours auparavant. Après ces séquences à vous couper le souffle, en partie en 3D, les journalistes sont invités à poser des questions aux deux réalisateurs.


Questions/réponses en groupe à Peter Jackson et Steven Spielberg


Quel sentiment leur inspire cette entrée dans ce nouveau monde fabuleux des films d’animation ?

Steven Spielberg : « J’ai toujours appris que le monde n’est pas aussi important que son histoire. Je pense que ce sera toujours le cas, quelle que soit la technologie utilisée pour élaborer nos images. Donc, même si dans le cas présent la courbe d’apprentissage était risquée pour moi personnellement, et aussi extrêmement intéressante, ce qui compte en fin de compte ce sont les fondements de l’histoire, l’intrigue, le récit, les personnages et, surtout mis en rapport avec les albums d’Hergé. Nous souhaitions utiliser notre sensibilité pour maîtriser une forme d’art qui soit la plus proche possible du style d’Hergé ».


Peter Jackson : « Pour moi, l’une des choses qui me semblait importante, parce que ni Spielberg ni moi ne savons nous servir d’ordinateurs, c’est que nous allions nous adresser à des virtuoses de l’informatique et que l’on devait d’une certaine manière guider le film vers d’autres mains. Nous avons donc voulu créer une sorte de pipeline dans lequel les réalisateurs pouvaient se glisser et filmer à l’intérieur de ce monde virtuel. Notre objectif était que Steven puisse monter sur le plateau entouré de ces environnements et personnages virtuels, mais invisibles. Il devait être en mesure également de manipuler lui-même la caméra. D’une certaine façon, bien que cela relève de la technologie, je pense que nous avons élaboré une façon de nous donner une quasi liberté en tant que réalisateurs. »


Qu’est-ce qui vous a fait penser que Steven Moffat, Edgar Wright et Joe Cornish feraient l’affaire pour Tintin ?

Spielberg : « En réalité, la première décision qui a été prise est celle de Peter. Peter est un très grand fan de Doctor Who. Moi aussi. Mais Peter, qui en était encore plus entiché, me dit un jour au téléphone : « Pourquoi ne prenons-nous pas l’auteur de Doctor Who ? »  C’est donc la première personne que nous sommes allés voir et Steven Moffat est celui qui a travaillé en plus proche collaboration avec Peter et moi pour rédiger la première mouture. »
« Steven Moffat devait reprendre ses feuilletons et ne pouvait pas travailler en plus pour nous, alors nous avons fait appel à deux autres auteurs, Joe Cornish et Edgar Wright, pour écrire la suite et ils ont fait un travail fantastique. »

Jackson : « Nous voulions donner au film un ton européen. Nous ne voulions pas l’américaniser. C’est un morceau de la culture populaire européenne. Un mélange d’action et d’aventure, mais aussi de satire, avec une certaine observation de la société et un humour burlesque. Nous souhaitions retrouver cette forme de sensibilité et nous voulions que les auteurs soient des fans de Tintin. »


Vous avez déjà été en désaccord et comment avez-vous géré la situation ?

Jackson : « Je ne me souviens pas de désaccords particuliers. Pour moi, cela revient à faire des mots croisés avec un ami. On s’assied et on essaie de résoudre la grille ensemble. Il n’y a pas de  concurrence. »

Spielberg : « Je pense que Peter et moi sommes tellement fans de Tintin qu’à partir de là, tout le reste n’est qu’une collaboration. Nous venons de deux continents différents, mais nous parlons d’un même cœur lorsqu’il s’agit de Tintin. Il n’y a pas d’ego, il s’agit de résoudre des problèmes et l’ego n’y a pas sa place. Cela devait se résumer à : comment fait-on cela ? Comment faire une plus belle histoire ? Je ne pense pas que nous ayons eu la moindre divergence sur ce film. »


Comme il y a un large choix de ressources disponibles sur Tintin, pourquoi avoir choisi cette histoire en particulier pour réaliser le film ?
Jackson : « La décision initiale a été prise à partir de certains critères. Nous voulions que Tintin rencontre Haddock pour la première fois et c’est ce qui se passe dans Le Crabe aux pinces d’or.  Nous avons repris cet album, mais n’avons pas eu le sentiment que nous tenions le film.  Alors, Le Secret de la Licorne nous a séduit parce qu’il y a à la fois de l’aventure et du mystère. En plus, ce qu’il y a de bien avec Le Secret de la Licorne, c’est que l’on remonte aux ancêtres du Capitaine Haddock, à l’origine de sa famille. »

Spielberg : « Il était important d’utiliser des éléments du Crabe aux pinces d’or  parce qu’il constitue le patrimoine d’Hergé. Nous voulions que le public voie dans notre premier film de Tintin une présentation du Capitaine Haddock à Tintin et vice-versa. Si bien que nous avons utilisé des pans entiers du Crabe aux pinces d’or et une grande partie du Secret de la Licorne ».

Tintin 2

 

Pourquoi avez-vous retenus ces acteurs-là ?

Jackson : « J’ai travaillé avec Jamie pour King Kong et son côté Tintin m’avait déjà frappé. C’est un garçon bien, avec un grand sens de l’humour, une volonté tenace et il s’efforce de faire toujours à fond ce qu’il fait. Ce sont bien là des qualités essentielles de Tintin. »

Spielberg : « J’ai travaillé avec Daniel pour Les Sentiers de la Perdition et c’est ainsi que nous nous sommes rencontrés. J’ai eu quelques bons moments avec lui et c’est devenu un ami vraiment proche sur le plan personnel. Un jour, nous étions en train de prendre un verre et, en évoquant Tintin, je lui dis ‘Ouah, tu serais génial pour Sakharine’. Nous en avons parlé et il a jugé que ce pouvait être passionnant pour lui d’essayer quelque chose de nouveau. Il n’avait jamais rien fait de tel jusqu’à présent. Quant à Simon Pegg et Nick Frost, en fait, ce sont quasiment des jumeaux dans la vraie vie. »

Jackson : « Et n’imaginez pas une seconde qu’Andy est là parce que c’est un de nos amis. Andy est excellent en Capitaine Haddock. Il serait vraiment difficile de trouver ou d’imaginer quelqu’un pouvant faire un travail aussi intéressant avec ce personnage à l’allure négligée et débordant d’énergie. Je savais qu’Andy saurait parfaitement quoi faire de ce bonhomme ».
Quel sera la réaction du public face à Tintin, alors qu’aujourd’hui nous sommes dans un monde dominé par des films comme Pirates des Caraïbes et Transformers ?

Spielberg :
« La question est facile. Le premier était une attraction de Disneyland et le second un jouet qui n’a pas remporté un énorme succès en dehors des États-Unis. Lorsqu’un sujet me passionne, je ne fais pas de sondage sur sa notoriété pour évaluer ses chances de réussite. Je cherche seulement des histoires qui me séduisent. Ensuite il n’y a plus qu’à espérer qu’il y aura un public pour comprendre et apprécier ce que vous avez fait et s’en divertir. »

Jackson :
« Selon ma philosophie, il suffit d’être convaincu que si vous réussissez à faire un bon film, et évidemment ce n’est pas n’est garanti, mais si vous réussissez à le faire, le public l’appréciera. Vous devez littéralement faire le meilleur film que vous pouvez. »

Atelier “Performance Capture » avec Peter Jackson et Joe Letteri

La partie suivante est la visite d’un plateau de film réalisé pour la performance capture  où Peter Jackson prendre les choses lui-même,   avec à ses côté Joe Letteri (directeur des effets spéciaux), lauréat de quatre oscars, pour expliquer les aspects techniques. La pièce dans laquelle les journalistes pénètrent est un vaste entrepôt. Au milieu se trouve une sorte de scène surmontée d’une structure de base transparente représentant un appartement, avec la porte et deux acteurs habillés dans leur costume de performance capture. Au fond de la pièce, des informaticiens travaillent sur les nombreux écrans placés devant eux. Ce n’est que lorsque qu’ils regardent sur l’un de ces écrans qu’ils voeint le monde de Tintin s’animer : la structure de base devant eux devient l’appartement de Tintin et les acteurs se transforment en Tintin et Dupont. Quand les acteurs se déplacent dans cet appartement, ils voient donc les personnages à l’écran imiter leurs mouvements.

Joe Letteri commence par expliquer comment les caméras façonnent l’environnement et les frontières du monde. Même si les journalistes ne la verrons pas à l’œuvre aujourd’hui, il leur parle de la technologie appelée «  performance capture faciale », qui consiste à fixer une caméra sur un casque que porte l’acteur pour filmer ses expressions.


Peter Jackson se met alors à manier une caméra portable dans ce monde virtuel et, à l’écran, ils  le voient zoomer en avant ou en arrière sur différents éléments de l’appartement de Tintin, en nous expliquant qu’il peut voyager à travers le monde sans mettre physiquement un pied où que ce soit. L’avantage, c’est que le réalisateur n’est pas tenu d’être trop proche de l’acteur ni d’interférer avec le décor physique comme sur un plateau de film réel. Jackson invite alors les acteurs qui font la démonstration à ouvrir la porte de l’appartement et ainsi les journalistes peuvent voir les personnages sortir dans la rue. Jackson montre à nouveau comment la caméra peut se déplacer dans le monde et simuler une course, quand il joue avec son pouce sur ses boutons de commande. C’est une façon totalement différente de tourner, mais les possibilités sont quasiment illimitées.
Alors que les journalistes regardent avec fascination ce monde virtuel incroyable et cet atelier personnel avec Peter Jackson, Joe Letteri précise que ce qu’ils font réellement avec cette technologie, c’est « combler le fossé avec l’action en prises de vues réelles et le tournage classique ». Ce que Joe veut montrer, c’est que l’on peut désormais filmer une animation comme  on tourne un film en prises de vues réelles, même si on est à l’autre bout du monde comme Spielberg. Jackson ajoute qu’il faut plusieurs années pour construire cet environnement virtuel avant d’être en mesure de le parcourir et de jouer dans celui-ci comme il en fait la démonstration. Mais cela a beaucoup d’avantages. « C’est fantastique de pourvoir tourner une scène sous une pluie battante sans être mouillé », plaisante-t-il.

Tintin 3

Jackson souligne aussi que, par rapport au tournage d’un film en prises de vues réelles, le luxe apparent de cette expérience ne le tente pas plus que cela, mais poursuit en disant qu’il y a quand même certaines frustrations liées au tournage dans des sites réels. Les exemples qu’il cite sont une journée de pluies torrentielles passée à ressasser le budget pendant que les acteurs attendent ou cette lumière du jour parfaite qui ne durera pas et ne vous laisse qu’un petit créneau pour filmer. Il précise : « Ici, vous pouvez filmer un magnifique coucher ou lever de soleil toute la journée. C’est une manière différente d’approcher le tournage, mais vous devez aussi savoir quand vous arrêter ».

Ils montrent ensuite un second plateau dans la même pièce : la cabine du Capitaine. Il s’agit là encore d’une construction brute par rapport à la scène affichée à l’écran. Cette fois-ci, les acteurs sont transformés en Tintin et Capitaine Haddock. Différents accessoires créés en fils de fer sont posés sur la table comme une bouteille de whisky et une flèche qui seront  utilisées par les acteurs. A l’instar des costumes en performance capture, ces objets sont équipés de façon à être suivis par l’ordinateur et montrés dans le monde virtuel de Tintin.
En ce qui concerne les personnages eux-mêmes, Jackson explique que l’on peut leur donner la taille et la forme  que l’on veut. Le physique de l’acteur réel ne fait aucune différence. Cependant, il ne faut pas oublier que, plus on s’éloigne du physique réel de l’acteur, plus les choses deviennent compliquées, comme conserver la bonne portée du regard. Les possibilités sont étonnantes et Jackson conclut en disant que Tintin n’aurait pas pu être réalisé il y a cinq ans, car la technologie n’était pas prête : « C’est la façon de le faire aujourd’hui, mais dans cinq ans, les temps auront encore changé. » Là-dessus, Jackson remercie les journaliste et s’excuse de devoir partir


Présentation par Joe Letteri (Directeur des effets spéciaux - WETA DIGITAL)

L’étape suivante de cette visite des Studios WETA est une salle de conférence où Joe Letteri s’apprête à faire une présentation sur le processus d’animation, depuis les concepts de base initiaux exigeant l’approbation des réalisateurs, jusqu’aux scènes parfaitement rendues que l’on voit au cinéma.  Joe explique que c’est la salle où il passe en revue et discute des « faits de la journée » avec Steven Spielberg.

Une fois qu’une scène conceptuelle a été approuvée, l’équipe de Joe l’intègre dans une animation. Sous cela, Il présente différentes versions de travaux en cours. Joe montre d’abord une scène d’animation pure, sans la présence d’aucun des acteurs. Il s’agit d’une animation brute d’un avion traversant des nuages orageux. Les journalistes sont frappés par la ressemblance entre la première et la seconde version, mais il y a un net travail supplémentaire dans la seconde sur le plan du nettoyage derrière les scènes. La troisième version est l’animation entièrement rendue, avec tous les détails et l’ajout d’éléments atmosphériques (comme le vent, la pluie et les éclairs). Elle semble globalement différente des deux scènes de base précédentes.
La scène suivante comprend des éléments de performance capture. Elle se passe dans un avion qui  traverse ces conditions climatiques dangereuses avec Tintin, Milou et le Capitaine Haddock à son bord. Joe fait découvrir tout le concept depuis les étapes initiales jusqu’à son approbation. L’une des tâches principales ici est de travailler à partir de la capture faciale des acteurs et d’ajouter des détails supplémentaires aux visages pour construire l’image. Joe précise : « Quand je parle d’animation, il s’agit à la fois des informations capturées à partir du masque facial et de l’application des couches artistiques nécessaires ». À titre d’exemple, Andy Serkis est le Capitaine Haddock, mais il ne lui ressemble pas. Par conséquent, la capture faciale fournit la base sur laquelle seront appliquées les couches. Il faut aussi prendre en compte l’effet des éléments atmosphériques sur son visage, comme le mouvement de ses muscles et les cheveux décoiffés par le vent.

Tintin 4

Pendant qu’ils sont sur le Capitaine Haddock, Joe évoque, avec l’aide de son directeur d’animation, Paul Storey, le processus détaillé de l’animation du visage du Capitaine Haddock et, via l’interface informatique, nous voyons maintenant à l’écran les multiples commandes qui permettent de donner aux personnages toutes les expressions souhaitées. L’animation des visages est une forme d’art très sophistiquée et, souligne Joe Letteri, « il y a beaucoup de science qui intervient derrière cela ».
La dernière chose que Joe montre, avec l’aide de son responsable des textures, c’est la manière avec laquelle il représente de façon très réaliste la peau des personnages. Selon Joe, ils ont une méthode pour y parvenir qui « conjugue le monde réel et les images de synthèse ». Pour donner à cette peau son caractère translucide, ils ont recours à une technique appelée transluminescence, celle d’ailleurs utilisée pour le personnage de Gollum dans Le Seigneur des Anneaux. Mais elle a encore évolué et elle est combinée aujourd’hui avec une autre technique complexe qui consiste à employer des scans de la peau réelle (en utilisant du silicone) pour créer l’effet d’une peau parfaitement réaliste avec toutes ses imperfections. On nous montre plusieurs personnes à l’écran, toutes avec des peaux différentes, dont on moule le visage pour ce processus. 

La bande-son de Tintin

Par la suite les journalistes sont conduits dans une pièce remplie d’objets en tous genres. C’est de loin la plus désordonnée de WETA, mais il y a une bonne raison à cela. C’est la salle des bruitages où sont créés nombre des effets sonores que vous entendrez dans le film. Le bruitage est l’art de reproduire des sons réels dans les films. Comme techniquement, il s’agit d’une animation, tous les effets sonores doivent être créés à partir de rien. Il n’y a pas  de bande-son naturelle d’accompagnement comme c’est le cas dans les films avec des prises de vues réelles. Sur le sol, on voit des graviers, du sable, du tapis, du bois, bref toutes les surfaces pour tous les types de pas que l’on peut imaginer. C’est méticuleux et ça prend du temps. Mais, c’est parfois certainement très amusant et cela fait une différence considérable au niveau du produit fini. Les techniciens ont beaucoup de façons étranges et merveilleuses de produire des bruits. Mais en règle générale, les bruitages doivent passer inaperçus dans le mix final et être équilibré par rapport à la musique et aux dialogues.

Tintin 5

Après avoir quitté la salle de bruitages, ils entrent dans une salle d’enregistrement où l’on aperçoit des ingénieurs devant une norme table de mixage, affairés à préparer le prédoublage. C’est à ce stade que les différentes sources sonores du film sont nettoyées et équilibrées avant de passer au mix final et à la bande-son générale. Un grand écran devant eux affiche la scène sur laquelle ils travaillent : le Capitaine Haddock, Tintin et Milou sur un bateau au milieu de l’océan. Les ingénieurs repassent le clip avec les bruitages uniquement et on est surpris de les entendre sans dialogue ni musique à l’arrière-plan. On entend les bruits de l’eau, du bateau qui grince et de ce qui entoure les trois occupants. L’énorme table de mixage que les ingénieurs utilisent leur permet d’isoler chaque son, comme les pas de Milou, et de les modifier pour parvenir à un bon équilibre quand il est exécuté avec les autres sons.

Puis ils passent à une seconde salle d’enregistrement avec là encore une impressionnante table de mixage et un nombre d‘ingénieurs WETA encore bien plus important derrière un grand écran. C’est ici que sont préparés les éléments pour le mix final et des superviseurs s’occupent de certains aspects spécifiques comme les dialogues ou les effets sonores. Une fois que l’ensemble du prédoublage est terminé, tous les éléments, y compris la musique de John Williams, seront mixés ici pour créer la bande-son du film. Il s’agit d’un processus qui exige des journées de 14 heures de travail pour ces ingénieurs et un grand nombre d’allers et retours avec les réalisateurs. Selon l’un d’eux, c’est simplement « une question de  temps et d’expérimentation ». Cependant tous sont unanimes et s’accordent à dire que cela en vaut vraiment la peine quand on voit la magie des images se fondre avec la bande-son.

Auteur : Richard B.
Publié le vendredi 21 octobre 2011 à 12h41
Source : Way to Blue

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Commentaires sur l'article

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    J'ai personnellement eu la chance de visiter les locaux il y a quelques années.
    La Nouvelle Zélande est un petit pays surprenant. Les moutons, les All Blacks et Weta... petit mais costaud !
    Mike, le 22 octobre 2011 08h49
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    Spectaculaire !!!
    ulm, le 23 octobre 2011 12h46

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