Nifff 2011 : quatrième jour à Neuchatel
Du cinéma Coréen, de l'épique et des courts-métrages

La journée de ce mardi a commencé avec Night Fishing, dernier film du réalisateur coréen Park Chan-Wook (Old Boy). Ce film possède deux particularités. La première est d'être un moyen-métrage de trente minutes, et la seconde d'avoir été entièrement tourné sur iPhone 4 ! Night Fishing va nous raconter comment un pêcheur, durant une nuit brumeuse, va attraper un poisson bien étrange (ce dernier prenant la forme d'une jeune femme). Avec ce moyen-métrage, Park Chan-Wook nous offre un film expérimental audacieux où se mélange couleur et Noir et blanc. Techniquement assez remarquable au vu du support, l'iPhone semble tout de même montrer ses limites lors de ses séquences colorisées et en mouvements, dans ces phases, il ressort un certain grain qui n'est pas toujours agréable à l'oeil. Le noir et blanc, par contre, apporte une ambiance « vieux film des années 30-40 », et ainsi une certaine poésie à l'image.

Par la suite je me suis plongé dans le nouveau Thriller de Na Hong-Jin, réalisateur coréen qui nous avait déjà scotchés avec son premier film « The Chaser ». The Murderer (The Yellow sea) nous plonges dans la vie de Gu-nam, un chauffeur de Taxi raté qui depuis six mois est sans nouvelles de sa femme, partie en Corée du Sud pour chercher du travail. Un parrain local va lui proposer de l’aider à passer la frontière pour la retrouver et rembourser ses dettes de jeu. En contrepartie, il devra y assassiner un inconnu. Comme vous pouvez vous en doutez, rien ne se passera comme prévu… Et pour une deuxième fois Na Hong-Jin nous en met plein la vue ! Même si The Murderer (qui sort en France le 20 juillet prochain) n'atteint pas la grande réussite de The Chaser, le réalisateur se démène à nous conter une histoire trépidante, sorte de « fugitif » au ton obscur, sanglant, aux personnages troubles et sans pitiés, et dans laquelle l'action s'enchaîne et laisse des marques. Au final dans cette quasi-réussite, pourra-t-on tout juste reprocher au réalisateur de n'avoir pas su porter quelques coupes au moment du montage pour faire diminuer son film d'une vingtaine de minutes, le rythme en aurait été que plus dense, et aurait peut-être évité que par moment on trouve le film un poil long. Il paraît clair que condensé en 2h00 à la place des 2h30, Na Hong-Jin aurait frappé tout aussi fort qu'avec The Chaser. Au demeurant, il reste fortement un film à découvrir.

Le début de la soirée s’est entamé avec les « Swiss Shorts 2011 ». Il s'agit ici bien entendu d'une sélection de douze courts-métrages 100% Suisse. Au final, moins d'une petite moitié arrivera à se distinguer. Dans le lot on retiendra plus particulièrement « Le lac noir ». Dans ce film de Victor Jaquier, il est question d'un monde issu des contes, dans lequel un couple vit au bord d'un lac. Dans le passé, Madeleine a été recueillie amnésique par Jean, depuis cette rencontre tous deux vivent dans l'amour. Mais un terrible secret pourrait mettre à mal leur relation. « Le lac noir » se dévoile comme une très belle fable visuelle, au casting solide et au dénouent surprenant. L'univers décrit semble riche et il y aurait là eu presque matière à un long métrage. Dans un autre registre, l'humour a fait des étincelles avec « Employé du mois » d'Olivier Beguin. Comme vous le savez, trouver un emploi est tout sauf simple et plus encore quand on est un vampire, un fantôme ou le Diable en personne! Heureusement pour eux, une conseillère expérimentée est là pour les guider dans leurs recherches. Ce film à sketches fait régulièrement sourire et permet de passer un excellent moment autour de plusieurs icônes, notamment la toujours sublime Catriona McColl. Pour le reste on appréciera la mise en image de Halbschlaf de Johannes Hartmann, ou encore Evermore de Philip Hofmänner qui nous contes l'histoire d'un homme et d'une femme condamnés à ne jamais se retrouver, ballottée par les rouages du temps qui tournent inéluctablement. Le reste des courts-métrages seront plus anecdotiques, voir très mauvais pour celui qui s'est révélé être le plus long de la sélection (en particulier à cause de ses dialogues et son casting médiocre).

images Nifff 2011

Pour ma part, la soirée c'est terminée avec IronClad (Le Sang des templiers), film de Jonathan English (Minotaur) prévu pour sortir le 20 juillet prochain en France. Pourvu d'un casting quatre étoiles, Kate Mara (127 heures), Jason Flemyng (Nick Cutter et les portes du temps), Paul Giamatti (Ames en stock), James Purefoy (Solomon Kane), Brian Cox (X-Men 2), Charles Dance (Alien 3) ou encore Derek Jacobi (Hamlet), le film nous amène en 1215 lorsque le roi d’Angleterre, Jean, fut contraint de signer la Magna Carta, document assurant la liberté du peuple et constituant désormais la base du droit commun en Angleterre. Furieux, Jean va profiter de son exil pour lever une armée de mercenaires et tenter de reprendre le pouvoir. Épique et d'une remarquable efficacité, on passe un très bon moment dans cette grosse production britannique. Les combats sont violents, la musique de Lorne Balfe nous transporte dans cette époque médiévale, et les acteurs sont tous très attachants. Au final juste la fin et la romance très convenue peuvent venir à ternir un ensemble qui en tout état de cause offre un exaltant spectacle.


Auteur : Richard B.
Publié le mercredi 6 juillet 2011 à 13h31

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